Haute-Saône : les gendarmes sortent les grands moyens pour une enquête grandeur nature avec des collégiens, cadets de la sécurité

Photo : Techniciens en identification criminelle, enquêteurs, maître-chien, portraitiste, pilote de drone... une quinzaine de gendarmes ont participé à ces "Sécurité games" organisés au profit de cadets de la sécurité en Haute-Saône. (Photo: DC/GGD Haute-Saône)

15 mai 2023 | Société

Temps de lecture : 4 minutes

Haute-Saône : les gendarmes sortent les grands moyens pour une enquête grandeur nature avec des collégiens, cadets de la sécurité

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La découverte par la pratique : rien de tel pour présenter à des collégiens, un échantillon des différents métiers qui existent au sein de la Gendarmerie nationale. Jeudi 4 mai 2023, c’est dans un format inédit qu’une journée de découverte a été proposée par le groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Saône, à 19 élèves […]

La découverte par la pratique : rien de tel pour présenter à des collégiens, un échantillon des différents métiers qui existent au sein de la Gendarmerie nationale. Jeudi 4 mai 2023, c’est dans un format inédit qu’une journée de découverte a été proposée par le groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Saône, à 19 élèves de quatrième en classe de cadets de la sécurité au collège Louis Pasteur de Jussey. Objectif, participer, avec les gendarmes de plusieurs unités, à la résolution d’une enquête criminelle.

Sur la forme, c’est une enquête à ciel ouvert qu’ont mené les collégiens avec les gendarmes, mélange entre un Cluedo géant et un escape game, dont le scénario a été imaginé par les enseignants. Pour l’occasion, les organisateurs ont d’ailleurs trouvé un nom original, bien qu’anglophone, à cette initiative: les “security games” !

Refus d’obtempérer

Tout a commencé le matin, peu avant 9 heures. Un peu comme peuvent le faire les gendarmes d’unités territoriales lors de leurs patrouilles, les jeunes ont mis en place, avec les militaires de la brigade de Jussey, un contrôle routier dans le village de Bougey, au nord-ouest de Vesoul, à proximité d’un château du XIVe siècle. L’occasion pour eux de découvrir le fonctionnement d’un contrôle de vitesse, de l’intérieur. Rapidement, un premier véhicule contrôlé en excès de vitesse (fictif) est intercepté par les gendarmes. Mais au moment du contrôle, le conducteur redémarre en trombe et commet un refus d’obtempérer. C’est le début d’une série de péripéties qui posent le scénario de la journée, imaginé par les professeurs en lien avec les gendarmes.

Peu de temps après, les gendarmes et leurs assistants du jour sont alertés de la découverte du corps d’une personne, à proximité du lieu où s’est produit le refus d’obtempérer. Il s’agit du châtelain, réputé être un baron de la drogue et en proie à des conflits de voisinage en raison de son activité parallèle… Dès lors, quatre groupes sont formés pour mener l’enquête et tenter d’élucider ce probable homicide et déterminer son mobile. Seize indices sont dissimulés sur place. Charge aux jeunes de les trouver et de les analyser pour faire avancer les investigations.

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Un éventail de spécialités

Plusieurs ateliers sont mis en place. Un premier, avec les gendarmes de la cellule départementale d’identification criminelle (CIC) et leur camion chargé de matériel spécialisé, doit permettre de figer la scène et entreprendre les constatations techniques. En combinaison blanche, lunettes et surchaussures, ils s’attardent autour du corps (un mannequin) pour relever le moindre indice. 

Aux côtés des gendarmes des unités territoriales locales, les limiers de la brigade de recherches (BR) de Vesoul prennent la direction de l’enquête et coordonnent les investigations. Un drone est même déployé pour matérialiser la scène de crime. En parallèle, une gendarme portraitiste de la brigade départementale de renseignements et d'investigations judiciaires (BDRIJ) essaye de réaliser un portrait robot du conducteur fuyard aperçu plus tôt par les jeunes lors du contrôle routier.

Une équipe cynophile du Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) de Vesoul est également engagée sur place. Le binôme, spécialisé dans la recherche de stupéfiants, armes, munitions et billets de banque (“Sambi”) se met sur la piste pour retrouver d’éventuels indices. Et le flair des apprentis gendarmes, mêlé avec celui de l’équipe cynotechnique, ne tarde pas à payer. Une arme est retrouvée à proximité du corps. Elle correspond à la blessure probablement responsable de la mort du châtelain. Il pourrait donc s’agir de l’arme du crime. Un peu plus tard, de la drogue et une importante somme d’argent.

Répartis en quatre groupes, les collégiens cadets de la sécurité sont chargés d’explorer quatre pistes distinctes. Celle d’un cambriolage qui aurait mal tourné, d’un héritage, d’une vengeance ou encore, celle du trafic de stupéfiants.

En fin de journée, après une mise en commun de leurs hypothèses et l’exploitation des différentes pistes, le crime a été élucidé. Une fois n’est pas coutume, c’est la piste de la drogue qui s’est avérée la plus plausible. Le tueur, un autre baron de la drogue, serait venu régler ses comptes avec son concurrent châtelain sur fond de dettes. Et les jeunes ne mettront probablement pas beaucoup de temps à lui mettre la main dessus, puisque le rôle de ce criminel était incarné par le principal du collège lui-même !

Les élèves de 4ème, cadets de la sécurité du collège Louis Pasteur de Jussey, devant le château de Bougey où s'est tenue cette journée découverte.

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Objectif recrutement

“C’est la première fois en France qu’une opération de ce genre est réalisée, avec de tels moyens engagés par la Gendarmerie”, confie un des militaires ayant participé à l’organisation du projet. Au final, collégiens, enseignants et gendarmes… tout le monde a apprécié cette journée ludique et inédite. D’ailleurs, poursuit le militaire, les quinze gendarmes mobilisés étaient tous volontaires pour participer”. Même si une adaptation du scénario et des moyens mobilisés devra être faite, le rendez-vous est d’ores-et-déjà pris pour une nouvelle édition de ses “Security games” au profit d’une nouvelle classe, dès l’année prochaine.
De leur côté, les jeunes en redemanderaient presque. Certains sont d’ailleurs repartis de cette journée avec une nouvelle vocation en tête. Sur les 19, sept ont ainsi déclaré vouloir devenir technicien en identification criminelle (TIC), quatre, maître-chien, et les autres envisagent également un engagement en Gendarmerie. Carton plein donc ! D’ailleurs, le colonel Thierry Crampé, à la tête du groupement de Haute-Saône, confirme auprès de nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté que l’objectif secondaire de cet événement est bien le recrutement. D’autant que, la Gendarmerie cherche à attirer davantage de candidats en ce moment, pour répondre à ses besoins permanents de renouvellement, et ceux à venir dans le cadre de la création de 200 nouvelles brigades et la recréation de plusieurs escadrons de gendarmerie mobile. Outre les 19 jeunes, visiblement déjà convaincus, cette opération, également médiatisée au niveau local ainsi que sur les réseaux sociaux du groupement pourrait donc y contribuer.

LP

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