30 ans de réclusion requis contre le chauffard qui avait mortellement fauché Mélanie Lemée en 2020

Photo : Le chauffard qui a mortellement percuté la gendarme Mélanie Lemée est jugé aux assises du Lot-et-Garonne, au tribunal judiciaire d'Agen. (Photo: Mossot/WikimediaCommons)

24 juin 2025 | Société

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30 ans de réclusion requis contre le chauffard qui avait mortellement fauché Mélanie Lemée en 2020

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Après une semaine de procès aux assises, l'avocat général a requis une peine de 30 ans de réclusion à l'encontre de Yacine El Azizi, qui avait mortellement percuté la gendarme Mélanie Lemée en juillet 2020.

Trente ans de réclusion ont été requis mardi 24 juin 2025 contre Yacine El Azizi, le chauffard qui avait mortellement percuté la gendarme Mélanie Lemée en juillet 2020, lors d’une course poursuite dans le Lot-et-Garonne. Tout au long du procès aux assises, qui se tient depuis le 17 juin à Agen, l’accusé a réfuté l’intentionnalité des faits.

« Je ne lui reconnais aucune excuse car il a pris délibérément l’option de foncer sur la gendarme dans une extrême violence. Leurs regards se sont croisés », a lancé lors de son réquisitoire l’avocat général Pierre Sennes au 7e jour du procès.

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« Visibilité parfaite »

Citant les experts qui se sont succédé à la barre, le magistrat a affirmé que « Yacine El Azizi avait une visibilité parfaite. Le soleil est sous l’horizon. Il a une parfaite maîtrise de son véhicule. Il n’y a aucune action sur la pédale de frein, et est resté pied au plancher. »

La course poursuite avec les gendarmes avait eu lieu sur une vingtaine de kilomètres. L’accusé conduisait sans permis. Il était sous l’emprise de stupéfiants. Il transportait par ailleurs, 160 grammes de cocaïne à bord.

C’est pour le stopper que les gendarmes ont déployé deux herses à Port-Sainte-Marie, quelques secondes avant son arrivée. Le chauffard avait alors donné un violent coup de volant vers la gauche, là où se trouvait Mélanie Lemée.

« Un tueur aux tendances psychopathes »

« C’est un tueur coupable de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner », a estimé l’avocat général. Il a ensuite interpellé les jurés sur le profil de Yacine El Azizi: « quelqu’un dans le négoce de drogue » avec des tendances « psychopathes ».

La veille, l’accusé de 31 ans a concédé avoir pris « des risques inconsidérés » et « mériter la prison ». Mais il a réfuté être « un meurtrier ». « Je vois le camion de gendarmerie. J’ai vu les herses au dernier moment et le collègue de la victime reculer. Mais elle, je ne l’ai pas vue. Ma seule volonté était de fuir », avait-il insisté.

Lors de son interrogatoire, Yassine El Azizi a par ailleurs eu du mal à expliquer ses nombreuses infractions au Code de la route: stops et feux-rouges grillés, traversées de villages à 160 km/h, conduite –sous l’emprise de stupéfiants– d’une voiture prêtée par la mère d’un ami, malgré l’injonction de restituer son permis… « J’ai eu une conduite de taré. Je ne réfléchissais pas. Je ne pensais qu’à fuir et à me débarrasser des stupéfiants« , explique-t-il à la présidente de la Cour d’assises.

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« Course à la mort »

L’avocat des parents de la victime a décrit une « course à la mort en pleine conscience » d’un « criminel qui doit encourir les peines les plus lourdes, les plus graves ». « Il voit tout ce qui se passe, il voit des herses de quelques centimètres, il voit le véhicule de gendarmerie, il ne peut que voir les deux gendarmes au milieu de la route », a tonné Me Philippe Bellandi lors de sa plaidoirie lundi.

Les avocats de la défense doivent plaider dans l’après-midi. Le verdict est ensuite attendu mercredi 25 juin 2025.

(Avec l’AFP)

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