Un gendarme vient d’être condamné par la chambre militaire du tribunal correctionnel de Lille, à deux mois de prison avec sursis pour désertion. Le militaire avait quitté son unité, un peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (Psig) de la région Picardie, pour aller combattre les Russes au sein d’une légion de volontaires étrangers. Le gendarme, bientôt âgé de 25 ans, est resté durant cinq mois sur le front en Ukraine, son pays de naissance.
Membre d'une légion de volontaires internationaux
Comme l’explique La Voix du Nord, l’homme, engagé depuis cinq ans dans la Gendarmerie, n’est pas revenu au sein de son unité, le 28 mars 2022, après deux jours de repos. La veille, il a pris un avion depuis Beauvais, direction Cracovie, en Pologne, avant ensuite de gagner l’Ukraine. Après une période de formation au matériel local, le militaire français devient membre d’une légion de volontaires internationaux qui combat les Russes aux côtés des Ukrainiens. Il a notamment été envoyé au front, à Kharkiv, où les combats ont été intenses.
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Rentré en France au bout de cinq mois
Les parents du militaire ne souhaitaient pas que leur fils parte combattre les Russes. La hiérarchie du gendarme a ensuite été alertée et a tenté de le convaincre de revenir sur sa décision et de rentrer en France. Selon nos confrères, des enquêteurs se sont même présentés à son domicile "afin de récupérer de quoi recueillir et enregistrer son ADN", de manière à pouvoir l'identifier en cas de décès.
Finalement, le gendarme revient en France au bout de cinq mois et se présente, dès son retour, à ses supérieurs. Jugé pour désertion le 13 septembre 2022 par la chambre militaire du tribunal judiciaire de Lille, l’homme a expliqué être rentré en France pour revoir sa famille. "C’était un retour de mon plein gré", a-t-il indiqué. Quant à la Gendarmerie? "Je suis radié des cadres" répond-il.
Le président du tribunal : "Vous êtes militaire français d'active"
Lors de l’audience, le président du tribunal a loué l’engagement et le courage du militaire. "Vous avez mis vos idées au service d’une cause", a-t-il admis, avant de rappeler l’essentiel:"Vous êtes allés combattre pour une puissance étrangère. Vous êtes militaire français d’active."
Le désormais ex-gendarme risquait jusqu’à cinq ans de prison. Il a finalement été condamné à deux mois avec sursis.