Comme annoncé le jeudi 7 avril par L'Essor, une équipe de gendarmes de l'IRCGN est arrivée en Ukraine ce lundi matin pour apporter son expertise aux autorités du pays en matière de recueil de preuves sur les crimes de guerre .
Le gouvernement français "conformément aux instructions du Président de la République est pleinement mobilisé pour apporter un appui concret aux efforts déployés par les autorités ukrainiennes et par les juridictions internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI), dans le cadre des enquêtes qu’elles ont engagées dans le contexte de la guerre en Ukraine", soulignent les ministères de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Intérieur et la Justice dans un communiqué commun.
Fier d'accueillir à #Lviv le détachement des gendarmes techniques et scientifiques venu assister leurs camarades 🇺🇦 dans les investigations des crimes de guerre commis autour de #Kiev. La 🇫🇷 première à apporter une telle aide. Ils seront à pied d'œuvre dès demain. Solidarité 🇫🇷🇺🇦 pic.twitter.com/3pX9LkPzeq
— Etienne de Poncins (@EdePoncins) April 11, 2022
"À la suite des exactions commises à Bucha", une équipe du ministère de l’Intérieur, chargée d’apporter son expertise en matière d’identification et de recueil de preuves aux autorités ukrainiennes, est donc arrivée en Ukraine ce lundi matin. En accord avec les autorités ukrainiennes, elle pourra également contribuer à l’enquête de la CPI.
Elle est composée de deux médecins légistes et d’une quinzaine de gendarmes de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN), experts des scènes de crime et d’identification des victimes. Ils disposent notamment, précise le communiqué, de compétences reconnues en balistique, explosifs, prélèvement et traitement ADN, empreintes digitales. Cette équipe pourra mettre en place une chaîne d’examen et d’identification de corps. Elle déploiera enfin un "LABADN", dispositif d’analyses génétiques rapide et projetable.
ADN – Le laboratoire mobile d’analyses génétiques de la gendarmerie s’exporte
Ce laboratoire mobile, contenu dans un fourgon, a été développé par l’IRCGN. Il permet de réaliser des analyses ADN pour déterminer des profils génétiques hors d'un laboratoire conventionnel avec la même qualité et la même fiabilité des résultats. Ce laboratoire mobile a déjà été projeté lors de la catastrophe de la Germanwings dans les Alpes en mars 2015 et lors de l'attentat terroriste de Nice en juillet 2016 pour identifier des victimes par leur ADN.
Par ailleurs, le communiqué rappelle que la France soutient la CPI par l’envoi de deux magistrats et dix enquêteurs, et d’une contribution financière exceptionnelle de 500.000 euros, en plus du financement annuel qu’elle apporte à son fonctionnement régulier.
Enfin, en tant que présidence du Conseil de l’Union européenne, la France portera dans les prochains jours à Bruxelles, une initiative visant à coordonner les contributions des Etats membres et des agences de l’UE, notamment Europol et Eurojust, pour mettre au jour et enquêter sur d'éventuels crimes de guerre en Ukraine.
PMG
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