Présenté le 30 janvier 2025 par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), la première « photographie » de la délinquance et de l’insécurité durant l’année 2024 montre une hausse des indicateurs liés aux stupéfiants et aux violences. À l’inverse, les vols semblent en baisse.
Parmi les principaux indicateurs de la délinquance, ceux liés aux trafics et à l’usage de stupéfiants, aux tentatives d’homicide ou aux violences sexuelles bondissent en 2024. Les escroqueries, les coups et blessures, ou les destructions et dégradations volontaires restent relativement stables. Enfin les vols avec ou sans violence semblent en baisse.
La délinquance dans les transports en commun étudiée
Outre l’évolution annuelle des différents indicateurs au niveau national, le SSMSI complète cette première photographie par une analyse des résultats qui concernent spécifiquement les transports en commun. On observe ainsi que la plupart des principaux indicateurs évoluent à la baisse. Ainsi, le nombre victimes de vols violents enregistrées dans les transports en commun par la Police ou la Gendarmerie montre une diminution de 17 % entre 2023 et 2024. Elles représentent d’ailleurs, pour la première fois depuis 2019, moins d’une victime sur dix. Les vols sans violences (- 9 %), les coups et blessures volontaires (- 2 %) ou les escroqueries et fraudes aux moyens de paiement (- 7 %) continuent eux aussi à décroitre.
Toutefois, parmi la sélection de faits mise en avant, deux indicateurs restent à la hausse. Celui des violences sexuelles tout d’abord, en hausse de 6 % dans les transports en commun. On trouve aussi une seconde statistique qui elle, concerne directement les gendarmes et policiers qui travaillent dans les transports. Celle des outrages et violences contre les dépositaires de l’autorité publique, en hausse de 4 % en 2024. Une tendance probablement à relier aussi à la présence accrue des forces de sécurité dans les transports en commun en 2024, notamment pendant les JOP, et qui a peut-être aussi permis la baisse des autres faits.
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Une année chargée en événements
L’année 2024 a aussi été marquée par plusieurs grands événements ayant nécessité la mobilisation intense de la Police et de la Gendarmerie. Ce fut le cas pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, pendant lesquels plusieurs dizaines de milliers de gendarmes et de policiers ont été déplacés afin de contribuer à la sécurité de l’événement. Résultats d’un afflux massif de personnes pour ces Jeux de Paris 2024, mais aussi de la présence massive de forces de sécurité, les indicateurs s’affolent sur cette période de juillet à septembre 2024. On note par exemple une augmentation de 41 % d’infractions à l’usage de stupéfiants en juillet 2024, par rapport au même mois en 2023 et 2022. et une hausse de 32 % en août.
Les outrages et violences envers les personnes dépositaires de l’autorité publique bondissent elles aussi. Sur cette même période, les coups et blessures augmentent de 3 % (juillet) et 6 % (août), tout comme les violences sexuelles enregistrées, en hausse de 9 % et 14 %. À l’inverse, sans doute en raison de la forte présence policière, les vols commis avec ou sans violences diminuent de 6 % à 13 % Le SSMSI précise que ces observations proviennent essentiellement des zones concernées par les JOP. La délinquance reste relativement stable ailleurs sur le territoire.
Le cas à part de la Nouvelle-Calédonie
D’autres épisodes ont aussi marqué l’année à l’image des émeutes en Nouvelle-Calédonie, pour lesquelles les gendarmes restent intensément mobilisés depuis mars 2024. Au plus fort de la crise, jusqu’à 33 escadrons de gendarmes mobiles ont été engagés simultanément sur place. Ils sont encore une vingtaine en ce début d’année.
Parmi les tendances les plus flagrantes, celle des outrages et violences à l’égard des personnes dépositaires de l’autorité explose littéralement avec une hausse de 1.300 % au cours des deux semaines les plus critiques sur place, du 12 au 25 juin 2024. Deux autres marqueurs symbolisent aussi les tensions et le désordre qui ont régné en Nouvelle-Calédonie en 2024. Les cambriolages de locaux industriels, commerciaux ou financiers tout d’abord, avec une hausse de 2.370 % rien que sur la première période de tension, la seconde quinzaine de mai 2024. Quant aux destructions et dégradations volontaires, elles ont elles aussi bondis avec une poussée de 1.059 % sur cette période, et une poursuite de cette évolution défavorable jusqu’à la fin de l’été.
Retrouvez l’étude complète ici.
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