<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Première déchéance de nationalité de l’année

Photo : La personne visée par cette procédure perd sa nationalité française. (Photo d'illustration - LP/L'Essor)

3 janvier 2024 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Première déchéance de nationalité de l’année

par | Société

Un décret, publié ce mercredi au Journal officiel, prive définitivement de sa nationalité française Khassanbeck Tourchaev, 53 ans, Tchétchène né à Grozny en URSS, et naturalisé français en 2008. Il était accusé d'avoir séjourné dans un groupe jihadiste en Syrie en 2013 et 2014. Ce Tchétchène avait été condamné en 2019 à dix ans de […]

Un décret, publié ce mercredi au Journal officiel, prive définitivement de sa nationalité française Khassanbeck Tourchaev, 53 ans, Tchétchène né à Grozny en URSS, et naturalisé français en 2008. Il était accusé d'avoir séjourné dans un groupe jihadiste en Syrie en 2013 et 2014.

Ce Tchétchène avait été condamné en 2019 à dix ans de prison, assortie de la sûreté aux deux tiers, par la cour d'assises spéciale de Paris. Lors de son procès, il avait reconnu s'être rendu en Syrie et y avoir séjourné environ trois mois en 2013 et 2014, dans le but de chercher ses frères, "pas pour faire la guerre". Il était cependant accusé d'avoir participé à des combats et assuré une formation en explosifs et au tir de précision à d'autres combattants. Il était aussi soupçonné d'avoir joué le rôle d'"émir" (responsable d'un groupe armé) au sein de l'Emirat du Caucase, affilié à Ahrar al-Cham, qui faisait lui-même partie du Front islamique.

A son arrivée en France en 2005, pour fuir la guerre en Tchétchénie, il avait été repéré par les services de renseignement en raison de son extrémisme religieux. Il se décrit lui-même comme salafiste. "Aujourd'hui, je suis sur la voie d'Allah", avait-il déclaré lors de son procès avant d'affirmer que "la Syrie était un sujet clos" pour lui. "La prison a changé beaucoup de choses en moi. Ce dont j'ai besoin, c'est ma famille" avait ajouté ce polygame, père de plusieurs enfants qui vivent en Alsace.

33 déchéances depuis 2015

Cette déchéance de nationalité, une mesure administrative prise sur l'avis conforme du Conseil d'Etat, est la première de l'année 2024. Elle a été prononcée à trente-trois reprises depuis 2015: une fois depuis le début de l'année 2024, onze fois en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français possédant une autre nationalité, qui ont participé à des attentats ou des tentatives d'attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique) ou ceux d'Al-Qaïda, ou tenté de les rejoindre, en Syrie ou en Irak, ou encore apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.

PMG (avec l'AFP)

Un Tchétchène déchu de sa nationalité française

Registre :

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi