Les villes moyennes n’ont cessé d’augmenter les effectifs de leurs polices municipales depuis 2020. Et elles arment aussi davantage leurs policiers municipaux. C’est ce qu’explique le 7e panorama publié mercredi 23 avril 2025 par l’association Villes de France, qui regroupe les villes de 10.000 à 100.000 habitants.
Ces villes comptent en moyenne six policiers municipaux pour 10.000 habitants en 2025, contre 4,9 en 2020, selon l’étude réalisée sur 55 d’entre elles. Une augmentation qui traduit « la volonté politique des élus locaux de répondre aux préoccupations sécuritaires croissantes de leurs administrés », relève l’association dans un communiqué.
Malgré cette évolution, les maires peinent toutefois à pourvoir les postes ouverts.
Vidéo-protection
Le budget moyen de fonctionnement s’élève à 1,35 million d’euros par an, et la moyenne annuelle des investissements de vidéo-surveillance atteint 203.000 euros, un chiffre relativement stable.
« La vidéo-protection est désormais présente dans plus de 95 % des villes enquêtées, avec une moyenne de 126 caméras par commune » contre 66 en 2020, relève l’étude, mais le nombre de caméras est « peu corrélé » au nombre d’habitants.
« Si son efficacité fait encore débat, son déploiement massif illustre la volonté des élus de disposer d’outils de surveillance et de prévention étendus », commente Gil Avérous, président de Villes de France et maire DVD de Châteauroux.
Lire aussi : Pour leurs polices municipales, les communes dépensent de plus en plus
Armement des polices municipales
Les policiers sont par ailleurs de plus en plus équipés d’armes létales. 93 % des élus des villes moyennes ont ainsi doté leurs agents d’armes à feu, contre 58 % des communes au niveau national.
« Cette mutation, accélérée par le contexte sécuritaire (…), rapproche l’équipement des polices municipales de celui de la Police nationale ou de la Gendarmerie, avec l’adoption de pistolets semi-automatiques, gilets pare-balles, caméras piétons et dispositifs de géolocalisation », souligne le communiqué.
« D’une police de proximité, on évolue vers une police d’intervention, capable de faire face à des situations potentiellement dangereuses », observe Gil Avérous, qui appelle à « rester vigilant » sur les conditions du déploiement de ces polices.
Articulation des forces
Selon Villes de France, la montée en puissance des polices municipales soulève en effet des interrogations « en terme d’articulation avec l’action des forces nationales », de « niveau de formation des agents » et de « risques d’inégalités territoriales en matière de sécurité ».
Les policiers municipaux participent aussi à de plus en plus d’activités de police administrative relevant de l’Etat, comme l’encadrement de manifestations. Ils se retrouvent par ailleurs « fréquemment en situation de primo-intervenants« .
Un « Beauvau des polices municipales », lancé il y a un an par l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et repris –après deux tentatives inachevées– par Bruno Retailleau et son ministre délégué François-Noël Buffet, prévoit justement de repenser et élargir les prérogatives de ces policiers. Il doit aboutir à un projet de loi au Parlement d’ici juin.
(Avec l’AFP)
Lire aussi : La coordination avec la Gendarmerie et la Police au cœur des concertations du Beauvau des polices municipales