Le transfèrement de sept indépendantistes en métropole ravive les tensions en Nouvelle-Calédonie

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24 juin 2024 | Société

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Le transfèrement de sept indépendantistes en métropole ravive les tensions en Nouvelle-Calédonie

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Plusieurs bâtiments, dont un commissariat municipal et une mairie, ont été incendiés et une gendarmerie attaquée, dans la nuit de dimanche à lundi, marquée par de nombreux affrontements entre indépendantistes et forces de l'ordre dans le Grand Nouméa, faisant un blessé, dans un regain de violences après six semaines de tensions. "La nuit a été agitée et marquée […]

Plusieurs bâtiments, dont un commissariat municipal et une mairie, ont été incendiés et une gendarmerie attaquée, dans la nuit de dimanche à lundi, marquée par de nombreux affrontements entre indépendantistes et forces de l'ordre dans le Grand Nouméa, faisant un blessé, dans un regain de violences après six semaines de tensions.

"La nuit a été agitée et marquée par des troubles sur l'ensemble de la Grande terre, sur l'île des Pins et celle de Maré, nécessitant l'intervention de nombreux renforts, avec des prises à partie des forces de l'ordre, incendies volontaires et barrages", a annoncé le Haut-commissariat, représentant l'Etat en Nouvelle-Calédonie. La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), accusée par les autorités d'être à l'origine du soulèvement contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, a exigé lundi la "libération et le retour immédiat" de ses militants envoyés dimanche en métropole pour y être incarcérés.

Incendies, destructions et exactions

A Dumbéa, au nord de Nouméa, les locaux de la police municipale ont brûlé ainsi qu'un garage. Quatre véhicules blindés, dont un Centaure, sont intervenus. Plusieurs incendies se sont déclarés, en particulier à Ducos et dans le quartier de Magenta. Des affrontements entre forces de l'ordre et indépendantistes à Bourail, à 160 km au nord-est de Nouméa, se sont soldés par un blessé par balles.  Des exactions, destructions et tentatives d'incendies ont également été commises à plusieurs endroits sur Paita, au nord de Nouméa. La brigade territoriale de gendarmerie de l'île de Maré, de la province des îles Loyauté jusque là épargnée par les violences, a été prise à partie. Cette agression a ravivé pour les gendarmes le souvenir de l'attaque de la brigade de Fayaoué (quatre gendarmes tués) en avril 1988 sur l'île d'Ouvéa (Iles Loyauté), suivie de l'assaut de la grotte de Gossanah (21 morts).

Ce lundi matin, de nombreuses écoles sont restées fermées en raison du regain de violences et la voie express menant à l'hôpital est bloquée des deux côtés.

Par ailleurs, deux décès – a priori accidentels – ont été enregistrés ces dernières heures. Un homme de 23 ans en état de"détresse respiratoire" après s'être rendu sur des barrages à Nouméa, est décédé dimanche soir à l'hôpital, a annoncé lundi le procureur de la République Yves Dupas. Un automobiliste, qui avait pris à contresens la voie express menant vers le nord de l'île, a été tué dans un choc frontal au niveau de la commune de Païta, ont annoncé les pompiers.

"Au plus profond de la revendication indépendantiste"

Le transfèrement en métropole des sept militants indépendantistes de la Cellule de 
coordination des actions de terrain (CCAT),
commanditaires présumés de la révolte, mis en examen, puis en détention provisoire, inquiète un ancien officier de Gendarmerie qui connait bien la Nouvelle-Calédonie. Leur éloignement à 17.000 km, "est pris pour du bannissement et on connaît le poids de la notion de bannissement dans la coutume lorsqu'un membre d'une tribu est chassé de sa terre natale et ne devient plus rien", relève cet ancien officier supérieur.

La qualité ses personnes visées, poursuit-il, montre que l'on "est donc bien au plus profond de la revendication indépendantiste enracinée dans le monde kanak"".

(Actualisé avec deux décès)

PMG (avec l'AFP)

Onze militants d’un mouvement indépendantiste, soupçonné d’avoir orchestré ces violences, ont été placées mercredi en garde à vue à Nouméa.

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