Le GIGN sécurise le retour en France d’un narcotrafiquant extradé depuis Dubaï

Photo : Les gendarmes du GIGN ont été mobilisés pour sécuriser l'extradition du narcotrafiquant depuis Dubaï jusqu'au tribunal de Paris. (Photo d'illustration: archives Dicom-MI)

20 juin 2025 | Opérationnel

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Le GIGN sécurise le retour en France d’un narcotrafiquant extradé depuis Dubaï

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Escorté par les gendarmes du GIGN, le narcotrafiquant Abdelkader Bouguettaia a été extradé depuis Dubaï jusqu'à Paris pour être présenté au tribunal judiciaire de Paris.

Ils avaient déjà assuré à deux reprises l’extraction et le transfèrement de Mohamed Amra.  Les gendarmes d’élite du GIGN viennent à nouveau d’escorter un narcotrafiquant. Il s’agit cette fois d’Abdelkader Bouguettaia, dit « Bibi », âgé de 37 ans.

Ce Français est mis en cause dans plusieurs procédures d’importation de stupéfiants en France. Il est arrivé à Paris dans la soirée du jeudi 19 juin 2025, après avoir été extradé depuis Dubaï où il s’était établi fin 2019. Transporté depuis les Émirats arabes unis à bord d’un avion militaire, il a été conduit par le GIGN au tribunal judiciaire de Paris vers 22h00.

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Le « narcocriminel devra répondre de ses actes »

« Un nouveau narcocriminel est extradé vers la France par les Émirats arabes unis », s’était félicité le ministre de la Justice Gérald Darmanin sur le réseau social X,  « Condamné à trois reprises par la justice française entre 2022 et 2023 et visé par deux mandats d’arrêt, il devra répondre de ses actes ». Le garde des Sceaux a remercié les autorités émiriennes « pour leur coopération décisive ». Elle symbolise le « renforcement du partenariat entre nos deux pays pour lutter avec davantage d’efficacité contre la criminalité organisée ».

« Bibi », qui aura 38 ans le 29 juin, a été interpellé une première fois à Dubaï en octobre 2023. Remis en liberté en janvier 2024, il a été en effet de nouveau arrêté. Il attendait donc une décision concernant son extradition.

À l’issue de sa présentation à des juges d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), le narcotrafiquant a été mis en examen pour « importation de stupéfiants en bande organisée en récidive, participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime en récidive, trafic de stupéfiants en récidive ».  Il a ensuite été présenté à un juge des libertés et de la détention, et incarcéré dans l’attente du débat différé qu’a demandé sa défense et qui aura lieu mercredi, a précisé Me Hugues Vigier, l’un de ses avocats. « Il conteste tout et s’expliquera sur tous les éléments », a affirmé son conseil.

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Un narcotrafiquant déjà condamné à trois reprises

 « L’enquête avait débuté en juillet 2020, par l’exécution d’une demande d’entraide des autorités colombiennes portant sur la découverte de 2,5 tonnes de cocaïne au port de Carthagene (Colombie), dissimulées dans un container transportant du sucre de canne à destination du Havre, via Valence en Espagne », a relaté le parquet. Arrivé en France, le container surveillé avait été sorti du port « sans autorisation ». Une enquête avait alors été lancée par la Junalco, confiée à l’Office antistupéfiants (Ofast) et à la police judiciaire du Havre. L’information judiciaire, ouverte en février 2021, est toujours en cours.

En 2021 et 2022, quatre personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont un chauffeur routier et deux dockers du Havre. Les investigations ont désigné Bouguettaia « comme l’organisateur de l’importation et de sa logistique », ont précisé le parquet et la Junalco.

M. Bouguettaia sera par ailleurs présenté à un juge de Lille pour que lui soient notifiées trois condamnations prononcées à son encontre par défaut (deux condamnations de neuf ans de prison et une de 15 ans) pour l’importation de cocaïne. Abdelkader Bouguettaia était ainsi visé par un mandat d’arrêt émis en décembre 2021, puis un mandat d’arrêt européen en février 2022.

Dubaï, refuge de narcotrafiquants européens ?

Soupçonné d’avoir longtemps coordonné l’importation de cocaïne au Havre, sa ville natale, il avait rejoint Dubaï fin 2019, où il aurait continué à piloter le trafic. Cet Émirat a longtemps été vu comme un refuge pour les narcotrafiquants européens. Et ce, malgré une convention d’extradition signée par les Émirats avec la France en 2007, l’Espagne en 2009, la Belgique et les Pays-Bas en 2021.

En janvier, Gérald Darmanin s’était rendu aux Émirats pour renforcer la coopération judiciaire, avec, avait-il expliqué, « une liste de 27 personnes qui ont des mandats d’arrêt qui se trouvent ou pourraient se trouver aux Émirats arabes unis et singulièrement dans l’Émirat de Dubaï ».

(Avec l’AFP)

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