Les gendarmes du GIGN mobilisés pour l’extraction de Mohamed Amra

Photo : Un gendarme du GIGN assure la couverture d'un convoi depuis les airs à bord d'un hélicoptère des forces aériennes de la Gendarmerie. (Photo: L.Picard/L'Essor)

4 juin 2025 | Opérationnel

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Les gendarmes du GIGN mobilisés pour l’extraction de Mohamed Amra

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Habitués aux escortes sensibles, les gendarmes du GIGN avaient déjà assuré le transport de Mohamed Arma lors de son retour en France après son arrestation en Roumanie.

Le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) sera chargé de la sécurité de l’extraction de prison du narcotrafiquant Mohamed Amra, qui doit être entendu la semaine prochaine à Paris, a appris l’AFP, mercredi  auprès de la Gendarmerie, confirmant une information de BFMTV.

Le narcotrafiquant de 31 ans, poursuivi notamment pour « meurtres en bande organisée en récidive », doit être extrait de sa prison de Condé-sur-Sarthe pour être interrogé à Paris par des juges d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le criminalité organisée (Junalco).

En mai 2024, lors d’une extraction de Mohamed Amra, multirécidiviste déjà détenu pour d’autres affaires judiciaires, deux agents pénitentiaires ont été tués et trois grièvement blessés. « La Mouche » a ensuite passé neuf mois en cavale, avant d’être arrêté le 22 février 2025 à Bucarest, en Roumanie.

L’unité d’élite de la Gendarmerie avait ensuite assuré l’escorte de Mohamed Amra. Depuis l’aéroport de Villacoublay (Yvelines) jusqu’au tribunal judiciaire de Paris lors de son retour en France, fin février. Puis lors de son transfèrement  par hélicoptère à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe.

À nouveau, d’importants moyens devraient être mobilisés lors de cette extraction. Avec notamment le renfort de moyens aériens et de postes de surveillance tout au long du parcours. Il y a quelque 260 km entre cette prison et le tribunal de Paris.

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Tensions et polémiques avant l’extraction d’Amra

L’annonce de son extraction indigne les syndicats pénitentiaires. « Nous sommes outrés et scandalisés de cette extraction judiciaire », a déploré Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap Unsa Justice. Son collègue du syndicat Force ouvrière justice de l’Orne dénonce une situation « aberrante ». « On nous crache à la gueule » s’insurge-t-il dans les colonnes d’Ouest-France.

Le sujet divise les ministres de l’Intérieur et de la Justice. Bruno Retailleau a exprimé mercredi matin de fortes réserves. « Faire sortir des types aussi dangereux d’une prison, ce sont des risques majeurs. Il faut que nous nous y adaptions » et « que le juge se déplace » ou « qu’il y ait une visioconférence« , a-t-il déclaré sur RTL.

La veille, le garde des Sceaux Gérald Darmanin s’est voulu au contraire rassurant, certain « qu’il ne se passera rien » lors du déplacement. Le ministère de l’Intérieur, « qui aura la responsabilité de ce transfert, le fait dans de magnifiques conditions, que ce soit le GIGN ou le RAID », a-t-il assuré sur TF1.

Fondé en 1974, le GIGN assure des missions de gestion de crises, de protection et d’intervention du haut du spectre. 1.000 militaires composent cette unité d’intervention spécialisée de la Gendarmerie. 600 servent au sein de quatorze antennes, en métropole et outre-mer.

L’unité d’élite a l’habitude des convois de détenus réputés particulièrement dangereux. Une antenne du GIGN avait transporté le terroriste Salah Abdeslam durant les neuf mois du procès des attentats du 13-Novembre.

(L’Essor, avec l’AFP)

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