Le plan Vigipirate à nouveau élevé au niveau « urgence attentat »

Photo : Des militaires de l'armée de Terre patrouillent à pied à Paris dans le cadre du dispositif Sentinelle, prévu par le plan Vigipirate. (Photo: F.Maurin/Unsplash)

25 mars 2024 | Société

Temps de lecture : 3 minutes

Le plan Vigipirate à nouveau élevé au niveau « urgence attentat »

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La mobilisation massive des forces de sécurité devait être mise en place avant l'été, eu égard aux événements majeurs que s'apprête à accueillir la France (Relai de la flamme olympique, 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, Jeux olympiques et paralympiques…), mais c'est finalement avec plus de deux mois d'avance que le […]

La mobilisation massive des forces de sécurité devait être mise en place avant l'été, eu égard aux événements majeurs que s'apprête à accueillir la France (Relai de la flamme olympique, 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, Jeux olympiques et paralympiques…), mais c'est finalement avec plus de deux mois d'avance que le déploiement de force va s'orchestrer. Sur fond de menace terroriste, le président de la République et son Premier ministre Gabriel Attal ont réuni un conseil de défense et de sécurité nationale, dimanche 24 mars 2024, lors duquel il a été décidé d'élever la posture du plan Vigipirate à son niveau maximal « urgence attentat », sur l'ensemble du territoire national.

Une décision, explique le Gouvernement, qui fait notamment suite à "l'attaque à caractère terroriste qui s’est produite à Moscou le 22 mars 2024", et dont le bilan – toujours provisoire – fait état de 137 morts. Alors que le président russe Vladimir Poutine a pointé une responsabilité de l'Ukraine, l'attaque meurtrière perpétrée contre une salle de concert en Russie avait rapidement été revendiquée par l'organisation terroriste Etat islamique (EI).

Plusieurs tentatives d'attentat en France ces derniers mois

Selon Emmanuel Macron, qui cite les services de renseignement français, c'est la branche afghane de l'EI, le groupe « Etat islamique au Khorasan (EI-K) », qui aurait "fomenté et mis à exécution cet attentat". La même entité aurait d'ailleurs "conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol", a expliqué le chef de l'Etat. "Et donc, compte tenu de ses ramifications et de ses intentions, par mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides", il a été "décidé de hausser la posture de Vigipirate".

La précédente élévation du niveau de posture Vigipirate date de moins d'un an. Le 13 octobre 2023, suite à l'assassinat du professeur de français Dominique Bernard dans un lycée d'Arras, la Première ministre Elisabeth Borne avait également pris cette décision de passer au niveau « urgence attentat », avant que cette posture ne soit réévaluée à la baisse trois mois plus tard, le 15 janvier 2024, en repassant au niveau 2  « sécurité renforcée – risque attentat ».

Les logos représentant les trois niveaux du plan Vigipirate.

Un plan en trois niveaux

Outil central du dispositif français de lutte contre le terrorisme, le plan Vigipirate est activé en permanence sur l'ensemble du territoire. Associant l'ensemble des échelons, du sommet de l'Etat aux collectivités locales, il comporte trois niveaux. Le premier, appelé "niveau de vigilance", correspond à la posture permanente de sécurité. Le second niveau, dit "de sécurité renforcé – risque attentat", est un niveau de sécurité renforcé qui permet d'adapter le dispositif à une menace terroriste élevée, mais pas spécifiquement caractérisée. Des mesures additionnelles peuvent alors être activées selon le domaine concerné par la menace (aéroports, gares, lieux de cultes, établissements scolaires, …).

Enfin, le troisième niveau, "urgence attentat", permet, selon le ministère de l'Intérieur, "d'assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens et de diffuser les consignes auprès des citoyens". Il peut être mis en place immédiatement après un attentat ou si un groupe terroriste identifié entre en action. Doté d'un panel de 300 mesures applicables, il est normalement activé pour une durée limitée au temps de gestion de la crise. Il comprend par exemple le renforcement et la multiplication des patrouilles militaires de l'opération Sentinelle, notamment aux abords des sites sensibles et stratégiques, des institutions ou dans les réseaux de transport. Par ailleurs, des mesures complémentaires, telles que le filtrage des accès ou encore la fouille des sacs, peuvent être mises en place plus largement.

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