Formés au cours de l'année 2022, 1.774 gendarmes ont été reçus en février 2023 à l’examen d’officier de police judiciaire (OPJ). Bien que l'annonce des résultats ait été faite en interne mi-février, la liste définitive de ces militaires diplômés n'a été publiée au Journal officiel qu'un mois plus tard, le 15 mars 2023.
La qualification d'OPJ leur permettra très prochainement, dès leur habilitation officielle par le procureur général de la cour d’appel dont ils dépendent, d’exercer de nouvelles prérogatives avec notamment la conduite d’enquêtes judiciaires. A noter que certains gendarmes, amenés à opérer sur l’ensemble du territoire, se voient habilités par le procureur général de la cour d’appel de Paris.
Ce nombre de nouveaux OPJ est légèrement inférieur à celui des années précédentes. Début 2022, plus de 2.200 gendarmes avaient obtenu le précieux sésame au titre de leur formation en 2021. Ils étaient 1.900 en 2020, 2.500 en 2019 et 1.700 en 2018. Le cru 2022 est donc dans la moyenne basse. Néanmoins, ce résultat est à relativiser puisque le ministère de l’Intérieur a souhaité étendre la formation d’OPJ à l’ensemble des nouveaux gendarmes. Le nombre de militaires ayant cette qualité au sein de l’Arme devrait donc croître de manière importante au fil des prochaines années. D’autant que la Gendarmerie prévoit de former plus de 5.000 nouveaux sous-officiers par an en 2023 et 2024.
La liste des nouveaux OPJ publiée au Journal officiel (février 2022)
Les gendarmes bientôt tous OPJ ?
Quelle que soit la dominante choisie par les élèves-gendarmes en école de sous-officier, tous suivent un cursus commun avec une formation au maintien de l’ordre, à la sécurité routière ainsi qu’à la police judiciaire. Mais depuis septembre 2022 –comme l’a récemment souligné le général Bruno Arviset, directeur des personnels militaires de la Gendarmerie nationale (DPMGN), lors d’une audition par la Commission des Lois du Sénat– les nouvelles promotions des écoles de sous-officiers ajoutent une corde à l’éventail de leur apprentissage, spécifiquement dans ce troisième item. Avec l’allongement du temps de formation (neuf mois en école et trois mois en stage dans leur future unité d’affectation), le volet police judiciaire a en effet été renforcé. Le dernier mois de formation est ainsi quasi intégralement consacré à la formation d’OPJ.
Dans les faits, les élèves suivent l’intégralité de la partie théorique de l’examen d’OPJ. Dans les deux années qui suivent la fin de leur formation initiale et leur affectation en unité, les militaires peuvent ensuite suivre les parties pratiques, avant de passer officiellement l’examen et d’être habilité.
C’est une petite révolution car, jusqu’à présent, il fallait tout d’abord que les sous-officiers sortis d’école passent de carrière en obtenant leur certificat d'aptitude technique (CAT). En moyenne, il leur fallait donc attendre près de trois ans pour pouvoir suivre la formation exigeante d’OPJ, qui se déroulaient alors en parallèle de leur activité quotidienne en unité. L’obtention de la qualification d’OPJ est par ailleurs aujourd'hui indispensable aux gendarmes pour poursuivre leur carrière, le passage au grade supérieur de maréchal des logis-chef y étant conditionné, à de rares exceptions près.
Avec ce bouleversement de la formation, l'habilitation d'OPJ pourra donc être obtenue bien plus rapidement. La loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur prévoyait ainsi que les nouvelles conditions pour obtenir cette habilitation d’OPJ, sont d’avoir effectué 30 mois de service, depuis l'intégration en école, et non plus 36 mois après la sortie de formation initiale comme c'était le cas auparavant. C’est donc, au bas mot, près d’un an de gagné pour les gendarmes, comme pour les policiers qui bénéficient des mêmes conditions. La seule condition exigée pour obtenir la qualification d'OPJ est d'avoir effectué six mois de service en tant qu’agent de police judiciaire (APJ).
(Article publié le 6 mars 2023, mis à jour le 15 mars 2023 avec la liste des nouveaux OPJ publiée au Journal officiel)
