Une stèle dans le Gers en hommage au dernier gendarme reconnu « Juste parmi les Nations »

Photo : Trois des enfants du gendarme René Escafre, ont reçu sa médaille et son diplôme de "Juste parmi les Nations" à titre posthume le 18 mai 2025, lors d'une cérémonie à Samaran (Gers), où il avait sauvé dix Juifs de la déportation en 1944. (Photo: HC)

22 mai 2025 | Société

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Une stèle dans le Gers en hommage au dernier gendarme reconnu « Juste parmi les Nations »

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Un hommage émouvant vient d'être rendu, dans une petite commune du Gers, au dernier gendarme reconnu "Juste parmi les Nations" pour avoir sauvé une dizaine de Juifs de la déportation durant l'Occupation.

Le gendarme René Escafre (1905-1959) reste le dernier des 21 gendarmes reconnus « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé des Juifs pendant l’Occupation. Il avait ainsi été distingué le 24 août 2022 par Yad Vashem, l’institut international pour la mémoire de la Shoah. Sa médaille et son diplôme de « Juste parmi les Nations » viennent de lui être remis à titre posthume. Trois des enfants de René Escafre étaient présents le dimanche 18 mai 2025, lors d’une cérémonie à Samatan (Gers), où il avait sauvé dix Juifs de la déportation en 1944.

Une stèle en son hommage a été dévoilée dans le centre de cette petite commune, en présence de nombreux gendarmes, dont le général de division Thibaut Lagrange, commandant la région d’Occitanie. Le lieutenant-colonel (CR) Henri Calhiol représentait l’UDPRG du Gers.

Peloton de gardes mobiles à cheval

Né le 17 mai 1905 à Toulouse dans une famille de douze enfants, René Escafre rejoint la Gendarmerie en septembre 1927. D’abord au Peloton de gardes mobiles à cheval de Périgueux. Affecté l’année suivante à la brigade d’Aléria (Corse), il sert ensuite à la 17eme légion de gendarmerie (Ariège, Gers, Haute Garonne). De janvier 1940 à septembre 1941, il se porte volontaire comme prévôt au Levant (Liban, Syrie), alors sous mandat français. Il reçoit en octobre 1941 la Médaille militaire, peu avant son retour en métropole et l’affectation un an durant à la brigade de Cazeres (Haute-Garonne), avant de rejoindre celle de Samatan (Gers).

En mai 1944, il est cité à l’ordre de la légion de Gascogne pour une action courageuse accomplie à Annecy, dans le cadre d’un détachement au sein d’un Peloton de réserve ministérielle.

Dix Juifs sauvés des rafles ou cachés

À Samaran, le gendarme, alors père de cinq enfants, sauvera dix Juifs des rafles ou en les cachant, entre février 1943 et août 1944. De novembre 1946 à décembre 1948, il sert au Sénégal (Afrique Équatoriale Française), où il est nommé gendarme de première classe. À l’issue, il rejoint la brigade de Léguevin (Haute-Garonne) puis celle de Boulogne/Gesse. Il prendra ensuite sa retraite à Lardenne (Haute-Garonne), fin novembre 1951. Il est décédé le 20 septembre 1959 à Toulouse.

Quelque 4.200 hommes et femmes ont été reconnues « Justes parmi les Nations« . L’ancien gendarme mobile Camille Mathieu, reconnu « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé huit juifs avec sa famille pendant l’Occupation, est décédé en 2017 à l’âge de 102 ans. Il était le dernier survivant des gendarmes « Justes parmi les Nations« .

PMG

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