Sainte-Soline: des manifestants saisissent la Défenseure des droits contre des « violences » des gendarmes

Photo : Des gendarmes en quad font usage de gaz lacrymogène pour faire reculer assaillants et manifestants, et leur interdire l'accès à la retenue d'eau de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), samedi 25 mars 2023. (Photo: Gendarmerie)

5 décembre 2023 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Sainte-Soline: des manifestants saisissent la Défenseure des droits contre des « violences » des gendarmes

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Plus de 70 personnes ayant participé à la manifestation interdite contre les "bassines", fin mars 2023 à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), ont annoncé mardi 5 décembre 2023 avoir saisi la Défenseure des droits en dénonçant des "violences graves de la part des gendarmes". Cette saisine collective est portée par 42 manifestants blessés lors d'affrontements et 30 témoins, […]

Plus de 70 personnes ayant participé à la manifestation interdite contre les "bassines", fin mars 2023 à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), ont annoncé mardi 5 décembre 2023 avoir saisi la Défenseure des droits en dénonçant des "violences graves de la part des gendarmes". Cette saisine collective est portée par 42 manifestants blessés lors d'affrontements et 30 témoins, "afin que la lumière soit faite" sur l'action des forces de sécurité.

"Blessures et entrave des secours"

Lors d'une conférence de presse en ligne mardi, des manifestants ont expliqué avoir été ciblés de manière "disproportionnée et indiscriminée" par des gendarmes, dont les tirs de grenades ont entraîné des "blessures graves et nombreuses" comme des "mutilations", "des fractures" ou encore "des pertes d'audition". Ils estiment aussi que "les secours ont été entravés de manière injustifiée, mettant gravement en danger la vie des blessés les plus sérieux".

Le 25 mars, 6.000 à 8.000 personnes selon les autorités, 30.000 d'après les organisateurs, avaient manifesté sur le chantier d'une "bassine", réserve d'eau à usage agricole contestée dans le Poitou. De violents affrontements avaient éclaté avec les gendarmes qui protégeaient le site. Plus de 5.000 grenades lacrymogènes avaient alors été tirées. Les organisateurs avaient fait état de 200 blessés, dont 40 graves, parmi les manifestants, deux d'entre eux ont passé plusieurs semaines dans le coma.

Les autorités ont défendu une riposte ciblée et proportionnée face à plusieurs centaines de manifestants "radicaux", en démentant toute entrave aux secours, alors que la Ligue des droits de l'Homme a déjà mis en cause la responsabilité de l'État.

"Faire valoir le récit" des manifestants

La saisine de la Défenseure des droits, dont "la parole (…) pourra être un appui sur le plan juridique pour la suite", a pour objectif de "faire valoir le récit" des manifestants face à celui "des institutions", a souligné mardi une manifestante. Une autre a décrit un "champ de bataille digne du Far West ou d'un film", où "il n'y avait plus aucun endroit où l'on se sentait en sécurité", qui l'a laissée en "état de choc pendant plusieurs semaines". Un blessé a raconté "avoir presque perdu son pied" lors de l'explosion d'une grenade, un autre a dit avoir "perdu la moitié de sa capacité auditive dans l'oreille droite".

Cette saisine intervient alors que la semaine dernière, le parquet de Niort a requis 6 à 12 mois de prison avec sursis à l'encontre des organisateurs présumés de la manifestation que la préfecture avait interdite.

(Avec l'AFP)

Jusqu’à douze mois de prison avec sursis requis contre les organisateurs des manifestations de Sainte-Soline

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