Le gouvernement a dévoilé, jeudi 17 avril 2025, 10 mesures à appliquer à la police de l’Environnement pour tenter d’apaiser la colère d’une partie des agriculteurs. Parmi ces mesures, on retrouve notamment la pérennisation du « port d’arme discret » lors des contrôles, pourtant vivement contesté par les syndicats de l’Office français de la Biodiversité (OFB).
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et son homologue de l’Agriculture Annie Genevard, qui exercent la co-tutelle de l’OFB, se sont rendues sur un des sites de l’organisme public pour présenter ces mesures aux agents. Signe que les tensions sont toujours vives, elles ont été accueillies par une dizaine d’agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, venus avec 5 tracteurs. L’alliance syndicale agricole majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs est très hostile aux contrôles armés de l’OFB. Ces membres s’estimant assimilés à « des délinquants ». De son côté, la Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole, réclame rien de plus que « la suppression de l’OFB ».
Des mesures dans la continuité
Les 10 mesures, proposées par la direction de l’OFB et approuvées par le Premier ministre, reprennent les deux mesures phares de la circulaire de décembre 2024. À savoir: « le port d’arme discret pour l’ensemble des contrôles administratifs programmés dans les corps de ferme » et le « port de la caméra individuelle« , via une loi à adopter, selon le cabinet de Mme Pannier-Runacher.
L’intersyndicale de l’OFB a contesté cette circulaire début avril devant le Conseil d’Etat, ont annoncé à l’AFP deux élus syndicaux. Auparavant, elle avait d’ailleurs mené une grève inédite, fin janvier 2025, pour dénoncer les attaques agricoles et politiques contre cette administration.
Une inspection générale pour la Police de l’environnement
Parmi les autres mesures, un « guichet/adresse électronique » pour dénoncer « des contrôles problématiques« et la « mise en place d’une inspection générale au sein de l’OFB pour enquêter sur ces interventions problématiques« sont prévus.
D’autres points visent à améliorer le dialogue: « échanges réguliers » entre l’OFB et les chambres d’agriculture, « journée annuelle de contrôles à blanc à visée pédagogique« , « colloque sur la police de l’eau et de la nature ».
Une « réflexion » sur la révision des normes et l’échelle des peines à appliquer aux agriculteurs sanctionnés pour des infractions environnementales est aussi annoncée.
Le plan prévoit également des « formations des inspecteurs de l’environnement aux enjeux agricoles et des agents de développement des chambres d’agriculture aux enjeux de biodiversité« .
Enfin, une « campagne de communication sur la protection de l’environnement » doit être déployée. Pour l’accompagner, le gouvernement prévoit la mise en place de « fiches pratiques sur les sujets les plus irritants pour expliquer la réglementation », a conclu le cabinet.
(Avec l’AFP)
Lire aussi : Les gendarmes et enquêteurs de la Police de l’environnement démantèlent un trafic d’espèces protégées à La Réunion