Un trafic international d’espèces protégées, de perroquets notamment, a été démantelé à La Réunion, par les gendarmes du détachement de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).
Les enquêteurs ont interpelé deux personnes qu’ils soupçonnent d’être les organisatrices de ce trafic. Ils en ont entendu « plusieurs autres » en audition libre le 8 avril, précise la Gendarmerie ce mercredi 16 avril 2025, dans un communiqué. Dix-huit oiseaux protégés, une tortue en voie d’extinction et « d’importantes sommes d’argent » ont par ailleurs été saisis. .
« Les oiseaux étaient mis en vente notamment via les réseaux sociaux sur le territoire réunionnais auprès d’amateurs de volatiles ». Parmi les espèces protégées saisies figurent ainsi deux macao (d’une valeur de 2.500 euros chacun), un ara ararauna (1.500 euros) et trois amazones à front bleu (1.200 euros).
Jusqu’à sept ans de prison et 750.000 euros d’amende
L’enquête a été menée par le détachement réunionnais de l’Oclaesp et l’Office français de la biodiversité (OFB) sous l’égide du pôle régional environnement du tribunal judiciaire de Saint-Pierre (sud de La Réunion).
L’ara macao est un « très grand perroquet très coloré avec une longue queue pointue » au « corps rouge vif, et aux ailes rouges, jaunes vif et bleues », tandis que l’ararauna est aussi appelé « ara bleu« , précise l’OFB sur internet.
Les mis en cause ont quant à eux été placés sous contrôle judiciaire jusqu’à leur comparution devant le tribunal. Ils encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende.
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De nombreux trafics d’espèces protégées
La maltraitance animale et le trafic d’animaux fait partie intégrante des missions de l’Oclaesp. Régulièrement, les gendarmes démantèlent de juteux trafics impliquant des espèces protégées. En mars dernier, un trafic de civelles avait ainsi été démantelé en Vendée et en Charente-Maritime. Cette espèce aquatique fait en effet l’objet de braconnage, essentiellement à destination de l’Asie où elle est très consommée. Elle est toutefois classée en danger critique d’extinction.
Les outre-mer ne sont pas épargnés. En mai 2024, des agents des douanes de l’aéroport de Saint-Denis de la Réunion avaient procédé au contrôle d’un voyageur. Celui-ci rentrait de Thaïlande. Il était en possession de 221 oeufs de coqs de combat et de 15 oeufs d’espèces d’oiseaux protégées.
Entre novembre et décembre 2024, une impressionnante saisie de près de 20.000 animaux vivants avaient été réalisée à travers le monde. Les autorités avaient alors procédé à l’arrestation de 365 personnes. Une vaste opération de lutte contre le trafic d’espèces sauvages que coordonnaient Interpol et l’Organisation mondiale des douanes.
(Avec l’AFP)
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