Manifestation sur un péage dans l’Hérault en 2018: six mois de prison pour un ancien « gilet jaune »

Photo : Pendant plus d'une heure et demi, les gendarmes du peloton d'autoroute de Poussan avait fait face à un déchaînement de violence au péage de Bessan (Hérault). (Photo d'illustration: MG/L'Essor)

26 mai 2025 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Manifestation sur un péage dans l’Hérault en 2018: six mois de prison pour un ancien « gilet jaune »

par | Société

Auteur de violences contre les gendarmes lors d'une manifestation au péage de Bessan (Hérault) en 2018, un ancien "gilet jaune" vient d'être condamné à six mois de prison aménageables.

Un homme de 68 ans a été condamné vendredi 23 mai 2025 à Béziers à six mois de prison pour des violences commises contre des gendarmes lors d’une manifestation de « gilets jaunes », en décembre 2018, au péage autoroutier de Bessan, dans l’Hérault.

Au total, sur les 23 personnes interpellées dans le cadre de l’enquête menée par les militaires de la compagnie de gendarmerie départementale de Pézenas, huit anciens « gilets jaunes » étaient jugés devant le tribunal de Béziers. Les enquêteurs les soupçonnaient d’avoir détruit la barrière de péage de Bessan, sur l’autoroute A9, le 18 décembre 2018. Sept d’entre eux ont obtenu la relaxe. Le huitième, écope d’une condamnation à six mois de prison aménageables pour les faits de violences. Il a en revanche obtenu sa relaxe pour la destruction du péage.

Le parquet avait requis pour quatre des prévenus des peines allant jusqu’à 6 mois de prison ferme.

Péage détruit et déchaînement de violence

Mi-décembre 2018, le péage de Bessan, proche d’Agde, avait été le point chaud des manifestations du mouvement des gilets jaunes dans l’Hérault. Outre les opérations de « péage gratuit », la société Autoroutes du Sud de la France (ASF) déplorait l’incendie, à deux reprises, de ses locaux, ainsi que l’arrachage des barrières de péage.

Le 18 décembre, alors que le bâtiment de la société était en feu, les gendarmes du peloton autoroutier de Poussan avaient tenté, en vain, de sécuriser la zone. Leur mission prioritaire, ce jour-là, était de protéger les pompiers. Ironie de la situation, le plus jeune des huit prévenus est d’ailleurs pompier volontaire. Plusieurs fois au bord des larmes durant l’audience, il a été très affecté par les sept années d’instruction explique son avocat.

« Nous avions essuyé un déluge de pierres et de billes d’acier pendant presque une heure, a quant à lui raconté le commandant de la brigade de l’époque à l’audience. Nous n’étions pas prêts à un tel déchaînement de violence et nous nous demandions réellement si nous allions rentrer vivant chez nous ».

À sept contre cinquante au péage

Des propos confirmés par la défense des gendarmes, comme le rapporte le Midi Libre. « Ce jour-là, les gendarmes ne sont pas intervenus sur une opération de maintien de l’ordre, mais bien dans un guet-apens », déplore Me Émilie Vidal. « Pendant une heure trente, ils ont essuyé des tirs de projectiles. Il convient de souligner comment à sept, ils ont tenu tête à une cinquantaine de personnes menaçantes, insultantes. Selon, les témoins, ceux-là (les prévenus) ont bien participé aux évènements. Les militaires n’étaient pas là pour essuyer une telle attaque. Ils se sont certainement tous demandé s’ils allaient rentrer chez eux ».

Tous les avocats ont plaidé la relaxe de leurs clients. « Ce dossier est toujours vide après sept ans d’instruction, ce qui fait, nous le pensons que Béziers est sans doute un des derniers tribunal de France à juger des « gilets jaunes » », a souligné l’un d’eux, Me Grégoire Mercier.

Le tribunal a refusé, sept ans après les faits, d’accepter la demande de renvoi sur intérêts civils de l’avocat des ASF, propriétaire des structures détruites, qui avait été incapable de chiffrer son préjudice à l’audience.

(Avec l’AFP)

Lire aussi : Incendies : comment les gendarmes font parler les cendres

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi