Les personnes mises en cause, pour usage ou trafic de stupéfiants, ne sont pas réparties uniformément sur le territoire. C’est la conclusion d’une étude publiée jeudi 26 juin 2025 par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Ainsi, ces infractions sont majoritairement commises dans les aires d’attraction des grandes villes. Rapportés à la population, les taux pour usage ou pour trafic pour 1.000 habitants y sont en effet les plus élevés.

Cartographies mettant en évidence le nombre de mis en cause pour 1.000 habitants pour du trafic ou un usage de stupéfiants, sectorisé par aire d’attraction des villes, pour l’année 2022. (Infographies : SSMSI)
Présence d’un établissement pénitentiaire
Des infrastructures et des caractéristiques socio-économiques ou démographiques expliquent « un plus fort taux de mis en cause pour trafic ou usage de stupéfiants« . Ainsi, la présence d’une prison se trouve « fortement corrélée à un fort taux de mis en cause, à la fois pour trafic et pour usage ».
Communes côtières ou frontalières
L’activité touristique d’une commune constitue également un facteur de plus fort trafic. Tout comme le fait d’être une commune côtière ou frontalière, ou disposant d’un aéroport. La présence de grands axes routiers provoque quant à elle un plus fort taux de mis en cause pour usage. Notamment des routes nationales ou des aires d’autoroutes.
Les communes, dont les indicateurs de niveau de vie sont les plus bas, restent plus fortement concernées par le trafic et l’usage de stupéfiants. Un taux de chômage plus haut et un niveau de vie médian plus bas sont associés à de plus forts taux d’infractions à la législation sur les stupéfiants. Et de manière plus prononcée pour l’usage, relève cette étude.
Les mules de Guyane
Enfin, des effets régionaux propres, non expliqués par les variables sociologiques, démographiques et économiques, existent. C’est ainsi le cas en Guyane avec un fort surtaux de mis en cause pour trafic, mais pas pour usage. Ce surtaux provient de la présence de l’aéroport de Cayenne d’où tentent de partir les « mules« . Celles emportent de la cocaïne dans leurs bagages ou dans des boulettes contenues dans des préservatifs ingérées avant le décollage.
PMG
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