La première semaine du procès, entamé le 22 janvier devant la cour d’assises spéciale de Paris, a permis aux 79 parties civiles de mieux comprendre le déroulé des attentats de Trèbes et de Carcassonne, le 23 mars 2018, au cours desquels quatre personnes, dont le colonel Arnaud Beltrame, ont été tuées par Radouane Lakdim. Les familles, les proches et les collègues des victimes (morts, blessés physiquement et psychologiquement) ont aussi pu raconter les minutes éprouvantes vécues et les traces indélébiles laissées par ces attentats.
A cet égard, près de la moitié de la cinquantaine des employés du Super U, ont relaté très dignement, souvent à la limite des pleurs, les stigmates laissées par ce 23 mars, il y a près de six ans. Ces traumatismes dont ils n’arrivent pas à sortir : peur du bruit des pétards du 14 Juillet, des cris et des mouvements de foule. Il y a aussi l’incompréhension de certains de leurs proches de leurs angoisses pérennes, les divorces, la vente de la maison, le déménagement. Ces écorchés étaient finalement soulagés de se retrouver entre eux sur les bancs des parties civiles, certains qu’ils se comprenaient.
Au cours de la deuxième semaine, les auditions de proches de Radouane Lakdim, dont certains sont assis sur les bancs des accusés, n’ont pas vraiment permis d’expliquer le processus de radicalisation du terroristes et de prévenir ces actes.
La troisième semaine sera consacrée à la suite des interrogatoires des sept prévenus, dont quatre comparaissent libres, et aux rapports d’experts psychiatres. Fin du procès prévu le 23 février, avec le verdict.
Durant tout le procès, une soixantaine de gendarmes mobiles de l’escadron 41/7 de Dijon se consacrent uniquement à la sécurité extérieure et intérieure de la salle d’audience, montée spécialement dans la salle des pas perdus du Palais de Justice de Paris dans l’Ile de la Cité, notamment pour le procès en 2021 des attentats du 13 novembre 2015, puis celui en 2022 de l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016. Cette salle de 750 m² peut accueillir quelque 500 personnes (magistrats, avocats, accusés, parties civiles, journalistes et public).
PMG
Le geste du colonel Beltrame en débat au procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes