<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Dans le Nord, deux gendarmes mis en examen pour viol en réunion

Photo : Les gendarmes, actuellement provisoirement suspendus, nient les faits de viol en réunion (Photo d'illustration: LP/L'Essor)

14 avril 2023 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Dans le Nord, deux gendarmes mis en examen pour viol en réunion

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Deux gendarmes de la brigade de Solesmes, dans le département du Nord, ont été mis en examen pour viol en réunion commis alors qu’ils étaient en services. Les faits se seraient produits au début de l’été 2021 dans la commune de Caudry. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Douai. La Voix […]

Deux gendarmes de la brigade de Solesmes, dans le département du Nord, ont été mis en examen pour viol en réunion commis alors qu’ils étaient en services. Les faits se seraient produits au début de l’été 2021 dans la commune de Caudry. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Douai. La Voix du Nord révèle que les deux militaires de cette brigade, rattachée à la compagnie de Cambrai, ont été déférés devant le juge d’instruction en septembre 2021, puis mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Ils ont également été suspendus provisoirement de leurs fonctions par leur hiérarchie.

Une victime alcoolisée et amnésique

Selon le quotidien nordiste, la victime serait une travailleuse du sexe âgée de 22 ans. Dans la nuit du 27 au 28 juin 2021, les gendarmes l’ont pris en charge alors qu’elle était alcoolisée et sur le point de reprendre le volant de sa voiture. Les deux militaires, âgés de 28 et 30 ans, ont alors décidé de la ramener dans le logement Airbnb qu'elle avait louée à Caudry. Incapable de marcher, la jeune fille est portée sur les épaules des militaires. "Puis l’amnésie. Elle aurait repris conscience nue et sur le lit, en plein acte. Les deux hommes l’auraient quittée précipitamment, la laissant en pleurs, dit-elle", écrivent nos confrères.

Son compagnon, qui rejoint la victime quelques minutes plus tard, décide d’appeler les forces de l’ordre pour dénoncer le viol. Au centre hospitalier du Cateau-Cambrésis où le couple est, dans un premier temps, dirigé, elle est dépistée avec 1,8 gramme d’alcool dans le sang. Dès le lendemain, à la demande des gendarmes, elle fait une déposition. 

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Les gendarmes évoquent des rapports sexuels consentis

Confiée initialement à la brigade de recherches d’Avesnes-sur-Helpe, l’enquête a finalement été reprise par le bureau des enquêtes judiciaires de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN). Au début des auditions, la victime avait caché son activité de travailleuse du sexe aux enquêteurs. En septembre 2021, elle leur explique tout et "rapporte des éléments qu’elle leur avait initialement cachés". Le 3 septembre 2021, les deux gendarmes sont déférés devant le juge d’instruction, puis mis en examen pour "viol en réunion par personne ayant autorité".

Les militaires ont été placés sous contrôle judiciaire et ont été provisoirement suspendus de leur fonction par leur hiérarchie. Ils sont également sous le coup d’une interdiction de port d’une arme et d’entrer en contact avec la victime, ainsi qu’une obligation de soin psychologique. Selon les informations de nos confrères, les gendarmes auraient indiqué aux enquêteurs "avoir succombé aux avances de la jeune femme, qui ne semblait plus alcoolisée, et eu des rapports sexuels consentis".

Enfin, l’avocate de la victime indique aujourd’hui que l’instruction est "un peu au point mort". Si aucune date de procès n’a pas pour l’instant été avancée, cette affaire soulève des questions cruciales: "celle du consentement de la victime, une travailleuse du sexe, mais aussi l’attitude des deux gendarmes ayant agi alors qu’ils étaient en mission de service public".

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