Les gendarmes s’activent pour lutter contre les deepfakes, ces fausses vidéos créées pour nous tromper. Grâce au développement de l’intelligence artificielle, il va être en effet de plus en plus facile de créer de fausses vidéos semblant plus vraies que nature. Exemple avec cette vidéo d'Emmanuel Macron, le chef de l'Etat, s'excusant (faussement) après la polémique à propos des français non-vaccinés.
Si cette vidéo produite par la chaîne French Faker, l'une des références françaises du genre, a une vocation humoristique, les spécialistes craignent l'utilisation malveillante des deepfakes. Par exemple en montant de fausses vidéos pornographiques destinées à saper la réputation d’une personne. Ou qu’elles servent de détonateur à des troubles à l’ordre public, par exemple en mettant en scène de fausses agressions.
Un alternant chargé de travailler sur le sujet
Pour faire face à ce problème déjà d’actualité –le deepfake a par exemple déjà été invoqué, en vain, au cours d’un procès, par l’humoriste controversé Dieudonné M’bala M'bala–, les militaires accueillent depuis la rentrée de septembre 2021 un étudiant en alternance de l’institut supérieur d’électronique de Paris (Isep), partenaire de l’Arme dans la chaire “IA et sécurité”. Il sera chargé de travailler dans les domaines de l’analyse prédictive et dans l’authentification des images numériques.
L’une des concrétisations de ce partenariat signé il y a quelques mois, qui doit permettre à des élèves ingénieurs de réaliser des projets ou de faire leur apprentissage dans l’Arme. “Les compétences des enseignants chercheurs de l’Isep en matière de traitement des données et d’intelligence artificielle seront croisées avec celles des cadres scientifiques et techniques de la Gendarmerie”, expliquaient les deux institutions.
Autre renfort attendu, celui d’un stagiaire, chargé de plancher à plein temps pendant six mois sur les deepfakes. La Gendarmerie veut faire travailler un étudiant sur la constitution “de deepfakes à partir de différentes techniques, de mettre en oeuvre des méthodes d'authentification et d'en mesurer le niveau de performance”. “A l'issue du stage, il s'agira de disposer des méthodologies de réalisation de vidéos truquées d'une plateforme capable d'authentifier les vidéos en mettant le code à disposition”, poursuit l’Arme dans son annonce.