Un gendarme condamné pour avoir brutalisé une femme lors d’un contrôle d’identité

Photo : Les gendarmes ont su rassurer les victimes au cours de leur intervention. (L.Picard / L'Essor)

10 mars 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Un gendarme condamné pour avoir brutalisé une femme lors d’un contrôle d’identité

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Le militaire de 33 ans a écopé d’une peine de dix mois de prison avec sursis simple par le tribunal correctionnel de Renne. Il avait suspecté à tort la plaignante dont le contrôle d’identité avait dérapé.

Un gendarme a été condamné à dix mois de prison avec sursis simple par le tribunal de Rennes (Ille-et-Vilaine), le 7 mars 2025, pour avoir brutalisé une femme, lors d’un contrôle d’identité. Comme cette condamnation ne sera pas inscrite sur le bulletin numéro 2 de son casier judiciaire, le prévenu peut continuer à exercer son métier de gendarme.

Ouest France précise que les faits se sont déroulés dans la soirée du 3 avril 2024. Les gendarmes interviennent dans la commune de Chartres-de-Bretagne, au sud de Rennes, où une commerçante a été agressée par une femme. Les militaires se lancent à la recherche de l’assaillante dont ils ont eu la description. Un gendarme de 33 ans interpelle une femme qui, à son sens, porte des habits similaires. L’interpellée n’a rien à voir avec l’agression. Le gendarme procède à son contrôle d’identité qui dégénère.

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Le gendarme reconnait avoir « surréagi »

Le militaire prend alors en photo cette femme, qui décide de l’imiter et de prendre à son tour un cliché du gendarme. Cette initiative « déclenche la colère du gendarme qui donne instinctivement un violent coup dans son téléphone. S’ensuit une confrontation physique. Dans la cohue, le militaire tire la femme en arrière et la fait tomber. Puis la plaque violemment au sol tandis qu’elle hurle : « Vous êtes fou ou quoi, je n’ai rien fait ! Lâchez-moi. J’ai mes enfants qui sont seuls à la maison. »  Elle pousse des cris de douleur », écrivent nos confrères.

La mère de famille passe ensuite 24 heures en garde à vue. Les violences qu’elle dénonce sont finalement confirmées par la caméra piétonne du gendarme. A son procès, le 7 mars 2025, le militaire a reconnu avoir « surréagi, c’est incontestable ». Il détaille avoir eu peur que les photos prises par cette femme ne soient ensuite diffusées sur les réseaux sociaux. Il présente ses excuses à la plaignante qui, toujours choquée, lui répond. « Mes enfants m’en reparlent aujourd’hui, de cette nuit où je ne suis pas revenue ».

Pour la procureure de la République, l’enjeu du procès était de savoir « si sa réaction est adaptée, sinon ce sont des violences. Et dans ce cas présent, elle n’est pas justifiée ». Elle a requis huit mois de prison avec sursis. Le tribunal est allé plus loin et a condamné le gendarme à dix mois de prison avec sursis simple. Mais les juges ont accédé à la demande du militaire que cette condamnation ne figure pas au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire. Il peut donc continuer d’exercer son métier.

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