Les gendarmes démantèlent un réseau international de fabrication de drogues de synthèse

Photo : L'enquête des gendarmes a permis de remonter la la filière et d'interpeller une quinzaine de ses membres, dont la tête de réseau présumée. (Photo d'illustration: Gendarmerie)

27 mai 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

Les gendarmes démantèlent un réseau international de fabrication de drogues de synthèse

par | Opérationnel

Après la saisie en juin 2024 de plus de 200 kg de drogues de synthèse transportés par des membres du banditisme varois, les enquêteurs des unités de recherches de la Gendarmerie ont remonté la filière et identifié ses membres.

Un réseau international de trafic de drogues de synthèse, principalement basé dans le Var, a été démantelé, a annoncé samedi 24 mai 2025 le parquet de Marseille. L’opération a mobilisé près de 200 gendarmes. Elle a permis l’interpellation d’une quinzaine de personnes, dans le sud de la France et en Belgique. Huit d’entre elles ont été mises en examen.

Cette opération est le résultat de plusieurs mois d’investigations réalisées sous l’égide de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. Lancée par les gendarmes et leurs partenaires européens lundi 19 mai, elle fait suite à l’interpellation en juin 2024 dans le Var de deux personnes. Ces dernières transportaient alors 215kg de méthamphétamine qu’elles venaient de récupérer. Une saisie exceptionnelle a souligné le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, dans un communiqué. Elle correspond en effet « à elle seule, aux saisies annuelles réalisées en France ces dernières années ».

Les suites d’une saisie exceptionnelle de drogues de synthèse

Après ces premières interpellations, l’enquête a montré que « 400kg de méthamphétamine ont été produits au printemps 2024 dans un laboratoire créé de toutes pièces dans une luxueuse propriété de l’arrière-pays varois », a précise le procureur.

« Les produits servant de matière première, pour la plupart achetés en Chine, étaient acheminés par voie maritime puis routière vers des entreprises du Var ». Le réseau disposait dans ce département « de solides relais logistiques », ajoute-t-il. Le chiffre d’affaires à la revente au détail a quant à lui été évalué à plus de 11 millions d’euros. Le tout pour un investissement initial estimé autour de 150.000 euros.

Les deux personnes interpellées en juin 2024 appartenaient au banditisme varois. Elles étaient « associées dans ce trafic, ayant des ramifications dans plusieurs pays européen, à un cartel mexicain« , selon M. Bessone. Selon France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux mis en cause avaient déjà été impliqués, quelques années auparavant, dans un vaste trafic de cocaïne dans les Alpes-Maritimes. Celui-ci s’opérait alors en lien avec la mafia italienne. À l’époque, ce réseau avait été démantelé par les gendarmes de la SR de Marseille et les carabiniers du Regroupement opératif spécial (ROS) de Gênes.

Les enquêteurs ont également pu identifier des filières d’écoulement de ce nouveau réseau. Elles impliquaient des intermédiaires localisés en Espagne et en Belgique. Enfin, le réseau utilisait des « cryptomonnaies pour assurer les transferts de fonds ».

L’opération judiciaire déclenchée lundi a conduit à l’interpellation de 15 personnes, principalement dans le Var. Mais, « l’une des principales têtes du réseau a été arrêtée en Belgique par la police judiciaire de Liège ». Une interpellation réalisée « dans le cadre d’une demande d’entraide pénale », souligne le procureur de Marseille.

Lire aussi : Les cybergendarmes démantèlent un trafic de drogues de synthèse sur le Darknet

Près de 200 gendarmes mobilisés

Cette opération d’ampleur a mobilisé 190 militaires de la Gendarmerie. Ils appartenaient notamment à la section de recherches de Marseille et au groupement de gendarmerie départementale du Var. Avec le renfort des militaires des sections et unités de recherches de Versailles, des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence, du Var, de la Dordogne, de la gendarmerie maritime, de la gendarmerie des transports aériens et du peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG) de Cadarache (Bouches-du-Rhône).

Des perquisitions ont permis la saisie d’espèces, de trois véhicules, de produits de maroquinerie de luxe, ainsi que de nombreux téléphones portables. Les enquêteurs ont aussi découvert du matériel électronique utilisé pour détecter les systèmes de surveillance utilisés par les forces de l’ordre. Du matériel abandonné a également été retrouvé dans la villa de l’arrière-pays varois ayant hébergé le laboratoire de production de méthamphétamines.

À l’issue des auditions, huit des quinze personnes interpellées ont été mises en examen. Notamment pour importation, production et trafic international de produits stupéfiants en bande organisée et différentes formes de blanchiment. Six ont été placées en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire.

(Avec l’AFP)

Lire aussi : Retrouvez notre dossier sur le narcotrafic, paru dans le n°600 du L’Essor de la Gendarmerie – Avril 2025

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi