À l’initiative des enquêteurs de la Gendarmerie, un coup de filet visant un réseau de narcotrafiquants alimentant la Bretagne a été déclenchée le 28 janvier 2025. Mené simultanément par les gendarmes du GIGN dans le pays de Lorient (Morbihan) et par les policiers espagnols dans la région de Malaga, il a ainsi permis l’interpellation d’une quinzaine de membres du réseau.
L’opération avait été révélée par nos confrères du Télégramme la semaine dernière. On en connait désormais davantage sur ses résultats. Elle a mobilisé 180 gendarmes et policiers dans les deux pays. Au total, treize personnes ont été mises en examen, selon le parquet de Rennes. 151 kg de drogues (valeur estimée à 2,5 millions d’euros), des armes et environ 250.000 euros ont été saisis en France et en Espagne explique le procureur de la République de Rennes Frédéric Teillet. Trois laboratoires de cocaïne et des chambres de culture de cannabis ont également été démantelés dans la capitale andalouse.
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Les enquêteurs de la SR de Rennes aux manettes
Lancées en mai 2024, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Lorient, les investigations ont été menées par la section de recherches (SR) de Rennes, à l’initiative de ce dossier. Une information judiciaire a ensuite pris le relais, le 25 juin 2024, sous l’égide de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes. L’enquête a bénéficié du renfort du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Rennes, et des groupements du Morbihan, du Finistère, des Côtes-d’Armor et de la Manche. Elle a abouti à la mise en examen de neuf hommes et quatre femmes, âgés de 25 à 45 ans, selon M. Teillet. Neuf d’entre eux ont été placés en détention provisoire et quatre sous contrôle judiciaire. « Les membres actifs du réseau et leurs revendeurs ne sont pas particulièrement connus de la justice », a précisé le procureur.
Interpellés en Espagne par les autorités locales en présence de deux enquêteurs de la SR de Rennes, « la tête de réseau et un coauteur, originaires du Morbihan », tous deux de nationalité française, « ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen ». Ils « devraient être remis dans les prochaines semaines à la justice française », a précisé le magistrat.
Une base logistique en Espagne pour les narcotrafiquants
Les trafiquants de stupéfiants disposaient « d’une base logistique en Espagne pour alimenter la Bretagne », a-t-il ajouté. Il s’agissait d’une « organisation criminelle particulièrement structurée et organisée avec des méthodes sophistiquées de préparation et d’exécution des convois » amenant la drogue en Bretagne.
« Le réseau importait des stupéfiants (cannabis, cocaïne, drogues de synthèse) depuis Malaga, par voie routière », a-t-il précisé. « Le réseau louait dans le Sud de l’Espagne une maison isolée, pour conditionner et charger en toute discrétion les produits avant de les acheminer en France. » Seize véhicules ont ainsi été saisis par les autorités judiciaires en France.
« Cette opération témoigne de l’efficacité de la coopération européenne dans la lutte contre le trafic de stupéfiants », s’est félicité M. Teillet, indiquant que les agences de l’Union européenne en charge de la coopération policière et judiciaire, Europol et Eurojust avaient été sollicitées.
Rédaction de L’Essor (avec l’AFP)
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