Un homme de 49 ans vient d’être condamné à quatre ans et deux mois de prison, dont deux ans avec sursis par le tribunal correctionnel de Saint-Omer, dans le département du Pas-de-Calais, après avoir violenté deux gendarmes qui intervenaient dans le cadre de violences conjugales. L’homme a été maintenu en détention et devra aussi indemniser les militaires.
Violences conjugales
Selon La Voix du Nord, le prévenu aurait tout d’abord perdu ses nerfs, à son domicile situé à Saint-Augustin, dans la soirée du dimanche 25 septembre 2022, quand il s’est mis à soupçonner sa compagne de lui être infidèle. Il l'aurait alors giflée puis étranglée. Sollicités, deux gendarmes de la brigade d’Aire-sur-la-Lys se rendent sur les lieux. Et ils ont dû faire face à la violence de ce père de trois enfants.
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Le prévenu aux gendarmes lors de son arrestation : "vous n’êtes pas prêts "
Présent à l’audience du prévenu le 28 septembre au tribunal correctionnel de Saint-Omer, l’un des deux gendarmes résume la situation à laquelle lui et son collègue ont dû faire face : "En rentrant dans la maison, j’ai fait comme d’habitude en expliquant au prévenu qu’on allait l’aider, que tout allait bien se passer, continue le gendarme. Quand je lui ai mis les entraves, il m’a lancé un regard noir et m’a dit "Vous n’êtes pas prêts" ".
L'homme fait en effet comprendre aux gendarmes qu'il ne se laissera pas arrêter facilement. Et pour cause ! Sitôt sorti à l’extérieur domicile, il a fait tomber l’un des gendarmes dans l’escalier, avant de tenter de blesser le second au genou. "J’ai sorti le taser pour la première fois depuis onze ans", explique encore le militaire.
Un gendarme : « je me suis vu y rester »
Loin d’être calmé, le prévenu est toujours aussi agité à l’arrière de la voiture de gendarmerie. Quand l’un des gendarmes s’assied à côté de lui, un drame est évité de justesse. A la barre du tribunal, le gendarme poursuit : "je me rends compte que la sécurité enfant est enclenchée, je suis coincé. L’homme menace de prendre mon arme et de me tirer dessus. Je n’ai pas peur de la violence, mais là je suis comme un gosse. Je me suis vu y rester".
Heureusement, son collègue, resté auprès de la victime, l’a finalement aidé à sortir de la voiture. Selon nos confrères, l’accusé aurait ensuite tenté de fuir avant d’être raisonné par sa fille. L’intervention aura duré en tout « quarante très longues minutes, il avait vraiment envie d’attenter à nos vies », conclut l’un des gendarmes.
Lors de son procès en comparution immédiate, le prévenu s’est excusé, avançant juste comme explication : "c’est l’alcool". Le tribunal de Saint-Omer l’a finalement condamné à quatre ans et deux mois de prison, dont deux ans avec sursis, avec maintien en détention et indemnisation des gendarmes.