Selon les informations de L'Essor, la Guadeloupe comptera au total, après l'arrivée des 10 membres supplémentaires du GIGN, 69 gendarmes d'élite : l'antenne GIGN (AGIGN) locale, soit une trentaine d'hommes, et les renforts (GIGN de Satory et AGIGN de métropole). De même, la Martinique accueille à ce jour 56 membres du GIGN (AGIGN locale et GIGN de Satory).
Ces 125 personnels dans ces deux départements apportent des capacités d'intervention en zone d'émeutes, où les forces de l'ordre sont régulièrement la cible de tirs à balles réelles. Mais également des capacités d'acquisition du renseignement aux profits des gendarmes départementaux installés en permanence sur les deux îles, ainsi qu'aux escadrons de gendarmes mobiles qui sont envoyés depuis la métropole pour des périodes d'un à trois mois.
Gratitude pour les forces de l’ordre engagées dans le maintien de l’ordre en Martinique.
Ces derniers jours ils ont dû faire face, avec courage, à des actes d’une forte violence. À mon arrivée, j’ai tenu à saluer leur mobilisation qui permet de retourner progressivement au calme. pic.twitter.com/1pnGQMHGSg— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) November 30, 2021
Ce n'est pas la première fois que le GIGN intervient aux Antilles. Un détachement de Satory, commandé par le chef d'escadron Frank Chaix, y avait été déployé du 18 février au 11 mars 2009, lors de violences commises par des émeutiers armés. Trois tireurs avaient alors été interpellés par les gendarmes du GIGN.
Un entretien avec le commandant des gendarmes de Guadeloupe
Gendarmes mobiles supplémentaires
Le ministre des Outre-mer a par ailleurs annoncé l'envoi d'un escadron de gendarmes mobiles (70 personnels) en renfort à la Guadeloupe. La direction de la Gendarmerie n'a pas souhaité préciser le nombre de gendarmes actuellement présents en Guadeloupe et en Martinique. Un dossier de L'Essor, publié en 2018, relevait qu'un millier de gendarmes départementaux et mobiles étaient présents en temps normal en Guadeloupe, soit un gendarme pour 450 habitants. En Martinique, ils étaient près de 700 départementaux et mobiles, soit un gendarme pour 440 habitants.
Au total, plus de 4.000 gendarmes étaient alors affectés dans les neuf territoires ultramarins (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Mayotte, Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis et Futuna, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française), renforcés par 1.500 gendarmes mobiles (21 EGM) en déplacement et 1 400 réservistes.
La Gendarmerie doit faire face dans ces territoires à des taux de violence et d’immigration irrégulière souvent élevés, généralement bien supérieurs à ceux constatés en métropole. La France (métropole et outre-mer) compte 100.000 gendarmes (hors réservistes) pour 67,39 millions d'habitants, soit un gendarme pour 674 habitants.
Pierre-Marie GIRAUD