Trois juges d'instruction viennent d'ordonner un procès devant la cour d'assises spéciale, siégeant à Paris, pour sept personnes soupçonnées d'avoir aidé à des degrés divers l'auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne (Aude) au printemps 2018, qui avait tué quatre personnes, dont le l'officier de gendarmerie Arnaud Beltrame, 44 ans.
Radouane Lakdim, un délinquant radicalisé de 25 ans, tué lors de l'assaut du l'A-GIGN de Toulouse dans un supermarché de Trèbes où il s'était retranché, n'a bénéficié d'aucune complicité, mais sept personnes de son entourage, six hommes et une femme âgés de 22 à 33 ans, ont favorisé son passage à l'acte, considèrent les magistrats qui ont instruit le dossier.
Le matin du 23 mars 2018, Radouane Lakdim vole une voiture à Carcassonne. Armé, il tue le passager de 61 ans et blesse le conducteur de 26 ans sur un parking au dessus de la cité médiévale. Il tire ensuite sur un groupe de CRS à proximité de leur caserne, blesse l'un d'eux, puis rejoint un supermarché Super U à Trèbes. Se présentant comme un soldat du groupe Etat islamique (EI) et criant "Allah Akbar", il y tue un boucher et un client, chacun d'une balle dans la tête. Il égorge ensuite, après l'avoir blessé par balle, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, numéro 3 du groupement de l'Aude, qui s'était livré à la place d'une caissière otage. Radouane Lakdim sera tué ensuite par l'A-GIGN de Toulouse.
Dans leur ordonnance de mise en accusation, signée mercredi 31 août 2022, les trois magistrats vont plus loin que les réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat) et retiennent "l'association de malfaiteurs terroriste criminelle" pour cinq des suspects. Sauf appel d'une ou de plusieurs des sept personnes mis en cause, le procès pourrait donc se tenir dans le courant de l'année 2023.
PMG (avec AFP)
Sur l'assassinat dArnaud Beltrame, et sur sa vie : l'ouvrage De Pierre-Marie Giraud