"Je ralentis, je m’écarte, j’évite le pire". Avec ce nouveau slogan, et surtout le film qui l’accompagne, diffusé à partir de ce mercredi 15 mai 2024, la Sécurité routière entend instiller un réflexe chez les conducteurs :"protéger ceux qui nous protègent".
Ceux qui nous protègent, ce sont les "agents des services de l'État ou patrouilleurs des sociétés concessionnaires, gendarmes ou policiers, pompiers, urgentistes ou dépanneurs" qui "risquent leur vie tous les jours" en sécurisant et entretenant les routes, parfois au péril de leur vie.
Une obligation récente et méconnue
En plus d’être un slogan, ralentir et s’écarter est une obligation récente, inscrite dans le code de la route depuis le 19 septembre 2018 à l’article R 412-11-1. En voyant garé ou circulant à faible vitesse sur le bas côté un véhicule d’intervention avec ses feux spéciaux en action ou un usager avec ses warnings, tout conducteur "doit à son approche réduire sa vitesse (…) et changer de voie de circulation après s'être assuré qu'il peut le faire sans danger. Si le changement de voie n'est pas réalisable, le conducteur doit s'éloigner le plus possible du véhicule en demeurant dans sa voie". `
Le fait de ne pas respecter cette obligation est sanctionné d’une amende de la quatrième classe, dont le montant forfaitaire s’élève à 135 euros.
Pour que les conducteurs prennent conscience de la dangerosité de cette situation, la Sécurité routière a demandé au réalisateur Jean-Xavier de Lestrade de réaliser un film sur ce sujet, dans lequel il donne la parole à six personnes qui racontent "les drames qui les ont touchés et dont ils ont été témoins : blessures graves, traumatismes ineffaçables, accident fatal d'un collègue mort sous leurs yeux". Son court métrage de 5 minutes alterne de durs témoignages face caméra avec des séquences dans les camionnettes d’intervention qui montrent avec réalisme la force et la proximité du trafic auxquels ces professionnels sont quotidiennement confrontés.
Des témoignages poignants
Au final, ce film "bouleversant" montre des "vies qui basculent", a expliqué, lors du lancement du film, la déléguée interministérielle à la sécurité routière Florence Guillaume, qui est générale de Gendarmerie. A ses côtés, illustrant ses propos, se trouvaient les témoins du film, racontant, pour l’un, sa "culpabilité" d’avoir été"blessé au niveau physique, et aussi moral", mais néanmoins "vivant", contrairement à ses collègues pompiers. Un autre évoquait ses difficultés "au quotidien" après avoir assisté à la mort de son collègue: "Ça fait partie de ma vie. Je me dis qu'il y a pire. Mais bon, on ne peut pas enfouir à ce traumatisme. Donc, oui, c'est dur".
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