<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Essentiellement mobiles, les premières nouvelles brigades de gendarmerie entrent en activité

Photo : Deux des nouvelles brigades territoriales mobiles qui vont entrer en service en 2024 en région Nouvelle-Aquitaine. (Capture d'écran / Gendarmerie-RGNA)

27 février 2024 | Vie des personnels

Temps de lecture : 4 minutes

Essentiellement mobiles, les premières nouvelles brigades de gendarmerie entrent en activité

par | Vie des personnels

Ces premières nouvelles brigades ne sont pas sorties de terre … mais plutôt du garage. Et pour cause, sur les neuf nouvelles unités, qui vont être créées en région Nouvelle-Aquitaine en 2024, sept sont des “brigades territoriales mobiles”. Autrement dit, des véhicules permettant de faire se déplacer l’unité en différents points de sa zone de […]

Ces premières nouvelles brigades ne sont pas sorties de terre … mais plutôt du garage. Et pour cause, sur les neuf nouvelles unités, qui vont être créées en région Nouvelle-Aquitaine en 2024, sept sont des “brigades territoriales mobiles”. Autrement dit, des véhicules permettant de faire se déplacer l’unité en différents points de sa zone de compétence.

Ces sept brigades territoriales mobiles vont entrer en service progressivement. Dès le 1er mars 2024, tout d’abord, ouvriront celles de Val-le-Cognac (Charente), de La Marche (Creuse), des "Territoires Hauts-Viennois" (Haute-Vienne) et de Gaves-et-Coteaux (Pyrénées-Atlantiques). Puis ce sera au tour de celle de Scorbé-Clairvaux (Vienne) le 1er juin, et enfin, celles de la Haute-Corrèze et de Clairac (Lot-et-Garonne) à compter du 1er septembre. Rattachées aux groupements et aux compagnies de gendarmerie départementale, ces unités sont en moyenne constituées de six gendarmes. Elles ont été officiellement présentées lors d’une cérémonie solennelle de remise des clés des véhicules le 12 février à Bordeaux.

En parallèle, deux brigades fixes ouvriront leurs portes à Izon (Gironde) le 1er mars et à Pont-du-Casse (Lot-et-Garonne) le 1er mai. D’autres, fixes comme mobiles, viendront les années suivantes.

Plusieurs arrêtés de créations, signés début février par le général de brigade Salvador Muñoz, sous-directeur de l’organisation et des effectifs de la Gendarmerie, ont été publiés au dernier Bulletin officiel du ministère de l'Intérieur (Bomi). Ils ne précisent pas s'il s'agit d'unités fixes ou mobiles, mais mentionne uniquement la création de "brigades territoriales".

Proximité et contact pour "aller vers"

La logique de ces unités mobiles se veut avant tout basée sur la proximité et le contact, dans la droite ligne de la stratégie du “Aller vers” développée par la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN). Elles doivent permettre “d'aller en profondeur dans les territoires, de rompre avec la logique du guichet, pour aller vers nos concitoyens", explique à nos confrères de France Bleu le général de corps d'armée Samuel Dubuis, commandant la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine. “Grâce à ce (type de) véhicule, ce n’est pas seulement le gendarme qui va vers ses concitoyens, mais toute la brigade, avec ses moyens, lui permettant ainsi de répondre aux attentes et de réaliser de nombreuses missions et actes de procédures au plus près des usagers.”

Avant l’annonce du projet de création de 200 nouvelles brigades, quelques groupements avaient déjà expérimenté et pérennisé leurs brigades mobiles, à l’image des “Gend’truck” – ces véhicules inspirés des food’truck (camions-restaurants) que les gendarmes de plusieurs départements mettent en place depuis quelques années, ou encore de la “Brigade mobile de proximité” lancée en 2022 par les gendarmes du Calvados.

Début de la concertation en vue de la création des 200 nouvelles brigades

Faibles coûts

Bien qu’ils brillent dans leur nouveau revêtement aux couleurs de la Gendarmerie, ces véhicules fraîchement livrés en région Nouvelle-Aquitaine ne sont pas flambant neufs et ne sortent pas de chez un concessionnaire. La plupart sont issus de dons ou de partenariats régionaux, notamment le gestionnaire de réseau électrique Enedis ou la société d’autoroute Vinci.

C’est une véritable transformation qui s’est opérée puisqu’ils ont tout d’abord été remis en état par les services de soutien automobile de la Gendarmerie –dans le cas présent, par les ateliers de Limoges– avant d’être ensuite confiés à un prestataire spécialisé dans l’aménagement intérieur des véhicules. Enfin, la touche finale a été apportée par les techniciens de la Gendarmerie qui ont doté ces véhicules de moyens informatiques et de télécommunication adaptés.

Ces investissements ont donc représenté de faibles coûts au regard de ce qu’il aurait fallu débourser pour des véhicules neufs. Dans son discours de présentation de ces véhicules, le général Dubuis avançait ainsi qu’ils revenaient au quart du prix d’un tel véhicule neuf. Sans oublier l’aspect éco-responsable d’un recyclage de véhicules à qui il est ainsi offert une “seconde vie”.

Au total, d’ici 2027, la région de gendarmerie de Nouvelle Aquitaine devrait compter 27 nouvelles brigades, dont 11 onze fixes et 16 mobiles. La région se situe donc tout à fait dans la moyenne nationale du point de vue de la répartition entre nouvelles unités fixes et mobiles.

239 nouvelles brigades, dont deux tiers de mobiles

Après une très longue attente et une annonce maintes fois repoussée, les 200 nouvelles brigades promises par le président de la République ont été officiellement dévoilées en octobre 2023. Surprise : face à l’engouement suscité auprès des élus locaux et des collectivités –nombreux à candidater pour accueillir une nouvelle brigade–, l’objectif a même été dépassé puisque ce sont finalement 239 nouvelles unités qui ont été présentées. Inscrites dans la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi), ces créations vont bénéficier d’un “effort budgétaire sans précédent” de 15 milliards d’euros sur cinq ans.

Toutefois, l’accueil de cette annonce avait été contrasté après que la nature de ces nouvelles unités eut été détaillée. De fait, sur les 239 “nouvelles brigades de gendarmerie”, seules environ un tiers (95) seront des unités fixes, implantées dans des bâtiments neufs ou réhabilités. Certaines n’auront d'ailleurs pas vocation à accueillir du public, mais seront plus spécifiquement dédiées à une thématique de sécurité comme l’environnement. Les autres (144) sont en réalité des unités mobiles, autrement dit des véhicules (généralement des camionnettes ou des camping-cars reconvertis en bureaux mobiles) qui sillonneront les territoires et tiendront des permanences itinérantes dans les communes de leur circonscription. Les nouvelles brigades fixes disposeront d'une dizaine de gendarmes quand les brigades mobiles s’appuieront sur une effectif de plus ou mois six militaires, renforcé ponctuellement par des réservistes opérationnels.

238 nouvelles brigades fixes et mobiles annoncées par le président de la République

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