Le directeur général de Greenpeace France comparaîtra le 3 janvier devant le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) avec huit militants qui se sont introduits en octobre sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Poursuivis pour “intrusion en réunion et avec dégradation dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires“, ils encourent cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende, a précisé la procureure de la république à Thionville, Christelle Dumont.
L’ONG a précisé que le directeur général, Jean-François Julliard, serait “jugé en tant que représentant de Greenpeace“. “C’est Greenpeace France qui sera jugée“, en tant qu’organisation, a-t-elle ajouté.
M. Julliard comparaîtra avec huit militants qui ont été interpellés le 12 octobre à l’aube, huit minutes après avoir pénétré dans la centrale nucléaire pour alerter sur la vulnérabilité des sites nucléaires.
La convocation de M. Julliard devant le tribunal correctionnel lui a été signifiée mardi à l’issue de son audition par la gendarmerie, a précisé Greenpeace France.
Les activistes ont filmé le feu d’artifice qu’ils ont tiré au pied de la centrale et diffusé la vidéo sur le compte Twitter de Greenpeace. Si Greenpeace affirme avoir été tout près du bâtiment abritant la piscine à combustibles, la préfecture et EDF ont soutenu que les militants n’avaient pas accédé à la zone nucléaire.
Le directeur adjoint du parc nucléaire d’EDF, Olivier Lamarre, avait qualifié les militants d’“irresponsables” car ils ont joué avec leur vie pour “une opération de communication“. Selon lui, Greenpeace “sécurité a fonctionné parfaitement“.
La ministre de l’Environnement du Luxembourg, distant d’une dizaine de km de Cattenom, Carole Dieschbourg, s’était alarmée des “lacunes flagrantes” de la sécurité des accès à la centrale.
Les autorités du Grand-Duché ont réclamé à la France “une enquête détaillée qui devra éclairer les circonstances de cet incident“.
L’action de Greenpeace est intervenue quelques jours après la remise d’un rapport d’experts mandatés par l’ONG sur la capacité de résistance des piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés en France et dans les centrales belges de Doel et Tihange. Ils ont pointé du doigt ces piscines, qui peuvent contenir plus de combustibles que les cœurs des réacteurs, mais qui ne sont pas protégées comme ces derniers par des enceintes de confinement renforcées.
AFP
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