<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les réactions contrastées au nouveau clip de recrutement de la Gendarmerie

Photo : Une épreuve du concours de recrutement des sous-officiers de Gendarmerie. (Photo d'illustration - LP/L'Essor)

27 octobre 2022 | Vie des personnels

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Les réactions contrastées au nouveau clip de recrutement de la Gendarmerie

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“Une même flamme nous anime” dans plus de “300 métiers”. Dévoilé il y a quelques jours, le nouveau clip de recrutement de la Gendarmerie insiste sur la diversité des carrières offertes par l’Institution. Il fait ainsi la part belle à des visages souriants et jeunes, quitte à se permettre un sérieux décalage avec la réalité quotidienne des gendarmes. A l’image, un jeune homme poussant une femme aux cheveux roses perchée sur un caddie, des jeunes en skate, d’autres qui dansent ou regardent leur téléphone, sur fond d’embrassades de personnes tatouées ou percées. 

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L'importance du recrutement

La problématique du recrutement est bien connue. Outre les créations de postes prévues dans le cadre du projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), en cours d’examen au Parlement, il faut également remplacer les départs de l’Institution. L’Arme doit donc impérativement séduire la nouvelle génération, sous peine d’avoir des difficultés à recruter ou de devoir baisser ses exigences. 

Comme l’observe le général de brigade Loïc Barras, la nouvelle campagne de publicité de la Gendarmerie “rompt avec les images de chiens, hélicoptères, GIGN, en parlant des valeurs partagées, moteur essentiel de l’engagement durable dans notre belle maison”. C’est une “très belle campagne de recrutement dans les grands médias et sur Internet”, souligne de son côté l’officier de réserve François Cazals, qui rappelle que 12.000 gendarmes sont recrutés chaque année.

Clip "hypocrite"

Mais tous les gendarmes ne sont pas aussi fan du nouveau clip. “Je trouve particulièrement hypocrite que les personnes représentées dans cette pub soient tatouées, percées, aux cheveux colorés, alors que ces mêmes personnes seront discriminées par l'Institution elle-même pour ces caractéristiques”, remarque un gendarme anonyme sur Twitter. Un autre militaire remarque à ce sujet qu’il est obligatoire de masquer en service ses tatouages apparents, tandis que les téléphones ne sont autorisés qu’à des créneaux précis durant la formation. “Donc, si vraiment vous êtes accro, passez votre chemin”, avertit-il

Sur le fond, ces gendarmes s’étonnent également d’un focus sur un nombre élevé de métiers alors que le recrutement vise d’abord à former des gendarmes aptes à servir dans la départementale. Ce qui peut être source de “désillusion lorsqu'un jeune gendarme arrive [en brigade] et y découvre la réalité du métier”.

Des places très chères

Le site de recrutement de la Gendarmerie ne met d’ailleurs que 30 métiers en avant sur sa page de présentation. On se demande donc où sont passés les 270 autres métiers, qui ne représentent sans doute qu’une part infime des 100.000 gendarmes. Sur ce site, la fiche de “gendarme de brigade” voisine ainsi avec la profession d’armurier, d’enquêteur subaquatique, de gestionnaire en restauration ou de pilote de voiture rapide.

C’est d’ailleurs toute l’ambivalence d’une communication orientée autour de la diversité des métiers. Oui, il est bien possible d’enchaîner dans l'Arme une diversité de fonctions sans égal dans d’autres organisations. Ce qui est un puissant facteur d'attractivité pour la Gendarmerie, qui fait miroiter aux futurs gendarmes des places au GIGN ou dans d’autres unités prestigieuses. Mais attention ! ces places sont très chères et le besoin est avant tout dans les brigades, une réalité dont doivent avoir conscience les futurs candidats.

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