Les efforts des gendarmes pour faire face à la cybercriminalité ne sont pas du goût de tout le monde. Un syndicat de commissaires de police, le SICP, vient d’envoyer, à la fin octobre, un courrier au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. L’objet de la missive? Dénoncer “une offensive à peine larvée de la Gendarmerie (…) dans le but évident d’obtenir une compétence quasi-exclusive en matière de lutte contre la cybercriminalité”.
L’organisation de commissaires signale ainsi que la création du ComCyberGend, en février dernier, qui doit être suivie d’un futur service à compétence nationale rattaché à la Gendarmerie, “a suscité un vif émoi et des inquiétudes fortes au sein de notre institution, révélant une véritable tentative d’appropriation par la Gendarmerie sur ce domaine de compétence”.
Comment les gendarmes s’organisent dans le cyberespace
“Il nous apparaît primordial de vous alerter sur le besoin crucial de conserver la compétence nationale de la direction centrale de la police judiciaire sur ce domaine stratégique”, conclut le SICP.
Un courrier repéré par l’association professionnelle GendXXI, qui a tenu à faire une réponse circonstanciée. “La Police nationale conservera bien entendu ses compétences, rappelle l’association. Le futur service à compétence nationale n’ayant pas vocation à mettre fin à la capacité des services de police à traiter les dossiers à forte composante numérique.”
Si l’organisation du commandement cyber, dirigé par le général de division Marc Boget, a déjà été présentée à la presse, on ignore les réels contours du futur service à compétence nationale, encore à l’étude.
“In fine, l’engagement et les compétences de la Gendarmerie sont donc reconnues et mises à profit comme ce fut le cas pour le renseignement, résume GendXXI. Une réforme que le SICP avait également contestée. Pour autant, la police nationale n’a pas été dépossédée de cette mission fondamentale.”