C’est une étude officielle (coordonnée par l’Insee), que vient de publier le Service statistique du Ministère de la justice. Elle porte, pour la première fois, sur l’ensemble de la population carcérale. Elle étudie la récidive des personnes libérées en 2016 sur la période de 12 mois qui à suivie leur levée d’écrou.
En moyenne 31 % des sortants de prison de l’année 2016 ont à nouveau été condamnés pour une infraction commise dans l’année de leur libération, et parmi eux, 79 % sont sanctionnés d’une nouvelle peine d’emprisonnement ferme. Les auteurs d’atteintes aux biens récidivent plus souvent, en particulier les condamnés pour vol simple (43 %) ou vol aggravé sans violence (39 %).
Notons qu’à l’entrée en prison, la moitié des détenus de cette population cible a moins de 30 ans, et près des deux-tiers ont arrêté leur scolarité pendant ou avant le collège. Seuls 14 % des sortants n’ont aucune mention au casier judiciaire avant la condamnation qui les a conduits en détention.
Un chauffard récidiviste fonce sur des gendarmes et des secouristes intervenant sur un accident !
L’infraction principale à l’origine de l’incarcération est le plus souvent une atteinte aux biens (35 % des cas). Viennent ensuite les atteintes aux personnes (29 %) et les infractions liées aux stupéfiants (16 %). Quatre sortants sur dix ont été écroués moins de 6 mois et deux sur trois moins d’un an.
A 96%, les sortants de prison sont des hommes
Dans le détail, la population des sortants de prison en 2016 est constituée à 96 % d’hommes. La classe d’âge la plus représentée est celle des 20-25 ans. Les femmes sont un peu plus âgées à la mise sous écrou, puisque 41 % d’entre elles ont moins de 30 ans et 50 % ont moins de 32 ans. Les sortants de prison sont majoritairement célibataires (61 %). 32 % sont en couple, dont près d’un tiers mariés. Plus de la moitié de la population étudiée a au moins un enfant. Près de huit sortants de prison sur dix sont de nationalité française. Les sortants de prison étrangers sont moins souvent célibataires que les sortants de prison français (52 % contre 63 %), et plus souvent mariés (23 % contre 6 %). les dernières données recueillies révèlent que les addictions aux drogues, à l’alcool ou aux psychotropes concernent 39 % des sortants de prison.
Conclusion de cette étude : « … le risque de récidive est d’autant plus élevé que les personnes sont jeunes au moment de leur entrée en prison, et augmente avec le nombre de condamnations antérieures. Les troubles psychologiques ou psychiatriques identifiés pendant la détention sont associés à un sur-risque de récidive. À l’inverse, le travail en prison réduit légèrement la probabilité de récidiver ».