Procès de la voiture incendiée à Paris : le policier agressé a “cru mourir”

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14 juillet 2021 | Société

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Procès de la voiture incendiée à Paris : le policier agressé a “cru mourir”

par | Société

Il a cru “mourir“: le policier agressé le 18 mai 2016 à Paris, dont le face-à-face avec un manifestant a fait le tour d’internet, a témoigné mercredi au tribunal, tandis que son agresseur présumé a reconnu sans difficulté les faits. “J’ai cru mourir aussi“, dit Kevin Philippy, géant serré dans un costume de ville noir.

Sa collègue Allison Barthelemy, absente à l’audience, avait dit la même chose aux enquêteurs.

A sa gauche, les prévenus: six comparaissent libres sous contrôle judiciaire, deux sont détenus. Un neuvième est absent.

Interrompu prématurément mardi à la demande des avocats, le procès a repris dans une salle un peu plus grande. Pour tenir compte de ce faux départ, le tribunal poursuivra le procès toute la journée jeudi et vendredi, et non seulement l’après-midi, comme c’était prévu.

Méthodique, le président résume l’enquête et diffuse diverses vidéos de l’agression le 18 mai 2016 d’une voiture de police quai de Valmy par des militants antifascistes. Sous tous les angles, on voit le véhicule en flammes, la policière éloignée par un manifestant, et son coéquipier qui pare à mains nues des coups de barre de fer avant de s’éloigner.

“J’étais un peu dans le gaz, si je courais et que je tombais, les individus seraient revenus (…) finir le travail” assure celui qui a depuis été surnommé “policier kung fu“, promu et décoré. “d’habitude. Je ne peux pas dire plus“, raconte Kevin Philippy d’une voix sourde.

Nicolas Fensch, 40 ans, sage pull marine sur un pantalon de toile crème, confirme être cet agresseur masqué qui assène les coups de barre de fer: “Je me suis mis bêtement en colère“. En manifestant à plusieurs reprises au printemps 2016, il a constaté une “force excessive de la police“. “Cette voiture de police n’y était pour rien. On ne peut pas se faire justice soi-même“, dit encore Nicolas Fensch. Il se décrit comme un “non-violent” entraîné dans un “phénomène de groupe“.

Très marqué par ses quinze mois de détention provisoire, il est désormais  sous bracelet électronique. “Il n’y a que la télé. En prison vous ne faites rien, c’est ça le plus dur“, dit Nicolas Fensch.

 A l’invitation de son avocat, le prévenu, actuellement suivi par un psychiatre, se tourne vers Kevin Philippy: “que vous me pardonnerez.“

Kara Brault, née Nicolas, est jugée pour avoir jeté un plot dans le pare-brise, ce qu’elle a reconnu et regretté devant les enquêteurs. Mais mercredi, cette Américaine transgenre de 28 ans, détenue depuis quinze mois, n’a “rien à dire” au tribunal. Elle a reconnu et regretté les faits lors de ses interrogatoires.

Tous les prévenus sont poursuivis pour avoir participé à un “groupement” animé d’intentions violentes, un délit puni d’un an de prison maximum. Certains, comme Kara Brault et Nicolas Fensch, sont jugés pour “violences aggravées” contre des policiers, et risquent à ce titre une peine de dix ans maximum.

Le procès dure jusqu’à vendredi. La décision est attendue à 11h.

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