Un policier de la Direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes a été condamné lundi à 18 mois de prison ferme pour avoir fait payer des migrants pour leur faire passer la frontière franco-italienne.
Interpellé par des CRS le 19 juin vers 23H30, Nicolas Kostic, 39 ans, a été jugé en comparution immédiate. Deux ans de prison ferme et une interdiction définitive d’exercer tout métier dans la fonction publique –une peine qui n’a finalement pas été prononcée– avaient été requis contre lui.
Reconnaissant une “grosse erreur” et présentant ses excuses lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Nice, il a été tancé par la présidente du tribunal Laurie Duca: “Ce n’est pas une grave erreur, c’est une infraction pénale grave, qui a duré sur deux mois et demi“, a lancé la magistrate.
Ce sous-brigadier en poste à Nice depuis près de 20 ans était au volant de sa 106 lorsqu’il a été interpellé avec un Gambien et trois Sénégalais par des CRS au péage de La Turbie, près de Nice.
Il aurait effectué au total 7 à 10 passages, avec à chaque fois 3 ou 4 migrants dans son véhicule.
Les faits auraient rapporté quelque 3.000 euros au policier, qui a évoqué des difficultés financières pour se justifier.
L’affaire avait été qualifiée lundi matin de “gravissime” par le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre. “C’est quelqu’un qui a de bons états de service“, avait assuré avant le début de l’audience son avocat Me Jean-Yves Garrino, mais qui s’était retrouvé aux prises avec le surendettement suite à des problèmes personnels.
Chaque passage était rémunéré entre 125 et 250 euros par personne pour aller de Vintimille à Marseille, selon son avocat. Il encourait jusqu’à cinq ans de prison pour aide à l’entrée, à la circulation et au séjour d’étrangers en situation irrégulière.
La région de Vintimille et Menton voient transiter depuis 2014 des milliers de migrants débarqués en Italie et cherchant à gagner le nord de l’Europe.
Les contrôles côté français n’ont cessé de se durcir pour renvoyer en Italie les migrants qui passent ou tentent de passer malgré les dangers (plus d’un mort par mois depuis septembre).
Il y a des barrages filtrants, des patrouilles de gendarmes, policiers et militaires, des contrôles dans les trains et des interpellations chaque jour (110 par jour depuis janvier), auxquels les migrants tentent d’échapper par tous les moyens.
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