Sécurité renforcée avant une nouvelle mobilisation des anti-A69 prévue en fin de semaine

Photo : Dès le lancement du chantier du projet de l'autoroute A69, des manifestations d'opposants ont dégénérée en affrontements violents des forces de l'ordre. (Photo d'archive: TC/Gendarmerie)

3 juillet 2025 | Opérationnel

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Sécurité renforcée avant une nouvelle mobilisation des anti-A69 prévue en fin de semaine

par | Opérationnel

À l'approche d'une nouvelle mobilisation des opposants à la construction de l'autoroute A69, entre Castres et Toulouse, les autorités régionales et préfectorales ont pris des mesures de police renforcées face à la menace d'actions violentes.

Les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne annoncent avoir pris, depuis lundi 30 juin 2025, des mesures de police spécifiques, en amont d’un rassemblement militant contre l’autoroute A69 prévu en fin de semaine. Ces mesures visent par exemple le transport de matériaux combustibles.

Étant donné que « le rassemblement annoncé les 4, 5 et 6 juillet 2025 est soutenu par des groupements connus pour leurs modes d’action violents », les autorités estiment ainsi nécessaire de « réglementer temporairement le port et le transport de matériel ou carburant pouvant servir à la confection d’engin incendiaire », selon des arrêtés datés du 27 juin.

Radicalisation de l’opposition à l’A69

Le transport de carburant, de produits chimiques, de peinture en aérosol, de pneus usagés ou d’autres matériaux combustibles (poutres, paille, bois…) est donc ainsi interdit, pour la période du lundi 30 juin à 08h00 au mercredi 9 juillet 20h00, sur 17 communes du Tarn et sept de Haute-Garonne, situées sur le tracé de la future autoroute.

Elles estiment « au minimum » à « 2.000 participants selon les services de renseignement », la participation à la mobilisation du week-end dans un contexte de « radicalisation de l’opposition » au projet d’autoroute. Ce qui laisse craindre « des risques majeurs de troubles à l’ordre public ».

L’appel à la mobilisation du 4 au 6 juillet a été lancé par des collectifs écologistes. Parmi eux, ont trouve notamment les « Soulèvements de la terre », que le gouvernement a vainement tenté de dissoudre.

Du côté des organisateurs du week-end de mobilisation, « Martin », militant anti-A69 joint par l’AFP et qui a souhaité garder l’anonymat, juge que la préfecture joue « le récit répressif ». « On commence à avoir un peu l’habitude. Ce qu’on constate, c’est à chaque fois qu’il y a un événement comme ça, la préfecture fait monter la sauce de manière à faire peur à l’opposition, à impressionner les gens, à les dissuader de venir parce qu’ils n’ont pas envie qu’on se rassemble et qu’on manifeste notre désaccord. Mais cela ne pas va nous en empêcher et cela ne nous en a pas empêché par le passé », a-t-il déclaré.

Un projet contesté depuis le départ

Fin mai 2025, la justice administrative a autorisé une reprise des travaux. Une décision provisoire, dans l’attente d’une audience devant la cour d’appel de Toulouse en fin d’année. Dans la foulée, des mouvements anti-A69 ont lancé une « fête d’enterrement » du projet dans le Tarn. Cette « fête » doit donc avoir lieu ce week-end.

Le chantier doit aboutir à la création d’une autoroute de 53 km reliant Castres à Toulouse. Depuis le début du chantier en 2023, le projet fait l’objet d’une très vive contestation. Celle-ci a pris différentes formes. Campements dans les arbres sous forme de Zones à défendre (ZAD), grèves de la faim, recours juridiques et manifestations.

Trois grands rassemblements ont déjà eu lieu, en avril puis octobre 2023 et en juin 2024. À chaque fois, ils ont réuni plusieurs milliers d’opposants dans le Tarn. Les deux derniers rassemblements ont été marqués par des affrontements avec les gendarmes et les policiers. Au plus fort des manifestations; en octobre 2023, plus de 1.500 gendarmes avaient été engagés. Parmi eux, une douzaine d’escadrons de gendarmes mobiles. Ainsi que plusieurs unités et moyens spécialisées, comme les blindés du GBGM, ou les gendarmes de la Cellule nationale d’appui à la mobilité (Cnamo).

La mobilisation avait continué tout au long de l’année 2024. De multiples rassemblements ont d’ailleurs dégénéré, donnant lieu à des affrontements avec les forces de sécurité..

L’Essor (avec l’AFP)

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