Au total, 32 gendarmes mobiles ont été blessés dimanche dans la manifestation de soutien à Yvan Colonne à Bastia, dont une grande partie ont été "poly-criblés", par des engins explosifs artisanaux, selon les informations de L’Essor. Les éclats de métal projetés ont traversé les équipements de protection de plusieurs gendarmes mobiles. L’un d’eux, un capitaine, a même été atteint par des plombs au cou.
Fait choquant, certains sapeurs-pompiers locaux n'auraient pas secouru dans de bonnes conditions les policiers et les gendarmes. La manifestation de dimanche 13 mars à Bastia a été d’une "extrême violence", a déploré lundi le procureur de la ville Arnaud Viornery. Selon le magistrat, qui, dès dimanche, avait dénoncé des "émeutes", les personnes impliquées ont en effet utilisé "des pièces de tuyauteries bouchées des deux côtés, remplies de poudre et de plomb et mises à feu par des mèches", ainsi que des "grenades artisanales avec des clous".
300 cocktails molotov, deux engins explosifs
Juste avant la manifestation, un stock d'environ 300 cocktails molotov avait été découvert, montrant les intentions des émeutiers.
Deux engins explosifs ont par ailleurs été mis en oeuvre. L’un a provoqué d’importants dégâts à l’intérieur de la poste centrale de Bastia, selon le procureur, tandis qu’un autre a été retrouvé à proximité de la préfecture et "neutralisé par les démineurs".
Les émeutiers ont également allumé un incendie dans les locaux de la direction départementale des finances publiques, dont certains bureaux ont été détruits.
Cette manifestation qui a tourné à l’émeute a été le point d’orgue des tensions qui ont frappé l’île depuis l'agression d'Yvan Colonna dans la maison centrale d’Arles. Il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac.