<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La Gendarmerie démantèle un groupe criminel serbo-croate opérant en Europe

Photo : Le 19 septembre 2022, une équipe commune d'enquête franco-espagnole avait été créée, sous l'égide d'Eurojust et avec l'appui d'Europol, pour assurer une meilleure coordination le jour des interpellations qui ont eu lieu simultanément dans plusieurs pays. (Illustration, photo L'Essor)

5 février 2023 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

La Gendarmerie démantèle un groupe criminel serbo-croate opérant en Europe

par | Opérationnel

Un groupe criminel serbo-croate soupçonné de centaines de cambriolages dans toute l'Europe a été démantelé en novembre dernier, lors d'une opération conduite par une équipe d'enquête franco-espagnole, avec 25 interpellations à la clé, a annoncé samedi la Gendarmerie Nationale.
Le groupe, composé d'une soixantaine de personnes, était extrêmement bien structuré, avec un "fonctionnement clanique, familial très intégré", allant des équipes perpétuant les cambriolages aux receleurs, en passant par le blanchiment de l'argent ainsi récolté, a décrit à l'AFP le général de division de Gendarmerie Marc de Tarlé, patron de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante
(OCLDI).

Il était organisé autour d'une famille pilotant des équipes de cambrioleurs composées notamment d'enfants de la famille et d'autres fratries avec des pressions fortes et des obligations fermes de résultats, a détaillé la
Gendarmerie dans un communiqué.
Entre juillet 2021 et octobre 2022, le groupe a écumé l'Europe, commettant des centaines de cambriolages en France, Espagne, Suisse, Portugal, Italie, Pays-Bas, Allemagne, Belgique et Autriche pour un préjudice de "plusieurs millions" d'euros, selon la Gendarmerie.
Au départ, "l'été 2021", les enquêteurs français travaillaient sur "une vingtaine de faits et quelques individus", a raconté le général. Puis un "important travail de surveillance et des échanges nombreux avec l'Espagne, la Croatie notamment" ont permis d'identifier un groupe serbo-croate.
En septembre 2021, la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Bordeaux ouvre une information judiciaire et une équipe franco-espagnole d'enquête est constituée.
Face à l'ampleur internationale du phénomène, le 19 septembre 2022, une équipe commune d'enquête franco-espagnole est créée, sous l'égide d'Eurojust et avec l'appui d'Europol, pour assurer une meilleure coordination le jour des nterpellations qui ont lieu simultanément dans plusieurs pays.
C'est chose faite le 22 novembre: 25 personnes, âgées de 20 à 40 ans, sont interpellées en France, Espagne, Pays-Bas, Croatie et Italie. Parmi elles, 17 individus figurent dans le dossier français et 8 dans l'espagnol. Lors des perquisitions, il a été saisi 550.000 euros en faux billets, des véhicules, des armes, des bijoux et des articles de luxe.

Sur les 25 mis en cause, "23 ont été mis en examen par les magistrats français ou espagnols et incarcérés, et 2 sont assignés à résidence en Italie et aux Pays-Bas dans l'attente de leur remise aux autorités françaises", a ajouté la Gendarmerie.
Les équipes, chargées des cambriolages, étaient installées en Espagne, en France, aux Pays-Bas et en Italie. Elles menaient des raids de trois semaines à un mois dans un pays et revenaient à leur base, a expliqué le général de Tarlé.
Les malfaiteurs utilisaient dans le pays choisi des véhicules récupérés auprès de leur diaspora: ainsi en France, les véhicules étaient immatriculés en France. "Bien habillés, ils ne se faisaient pas remarquer. Ils se fondaient dans la population", détaille le général.
Ils opéraient de jour, en milieu rural, avec des femmes dans leurs équipe et de nuit dans les quartiers cossus des villes avec des équipes masculines chevronnées.
Leur objectif : voler des bijoux et du numéraire.
Le total des préjudices pour les seuls faits intégrés dans les procédures françaises, espagnoles et suisses "dépasse les 2 millions d'euros". Le produit des vols était blanchi dans différents pays européens par l'acquisition de produits de luxe et de biens immobiliers. Les bijoux étaient revendus à des filières de recel parmi leurs connaissances.

(Avec l'AFP)

lire aussi :

Registre :

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi