Dix motoneiges confisquées par la justice attribuées aux secours en montagne

Photo : Lorsque les conditions ne permettent pas d'utiliser l'hélicoptère, les motoneiges sont souvent l'ultime moyen motorisé pour les gendarmes du secours en montagne. (Photo d'illustration: F.Garcia/Gendarmerie)

5 février 2025 | Opérationnel

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Dix motoneiges confisquées par la justice attribuées aux secours en montagne

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Les engins valent chacun 20.000 euros neufs. Ils ont été saisis a une société condamnée pour avoir illégalement proposé des randonnées en motoneige sur le domaine skiable de Chamrousse.

Après avoir confisqué dix motoneiges en 2022 suite à la condamnation de leur propriétaire pour usage illégal, la justice les a distribuées mardi 5 février 2025 à des services de secours en montagne. Une « première ».

Des secouristes, gendarmes des Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ou policiers des CRS, ont reçu les puissants engins, chacun pesant 350 kg et d’une valeur neuve de 20.000 euros, lors d’une courte cérémonie à Grenoble. Les motoneiges vont ensuite renforcer les flottes des unités dans différents massifs (Alpes, Pyrénées ou Massif central).

Des randonnées sur motoneiges illégales

Leur confiscation fait suite à une « affaire pénale liée à du tourisme sur engin motorisé en montagne », a rappelé le procureur général près la cour d’appel de Grenoble Christophe Barret. Et leur remise gratuite à des services engagés dans le secours en montagne est une « première », s’est-il félicité.

La justice avait condamné leur propriétaire, la société Espace Gliss, en première puis deuxième instance pour avoir proposé illégalement à ses clients des randonnées en motoneige sur le domaine skiable de Chamrousse (Isère). La Cour de cassation a rejeté en novembre 2024 un dernier recours, ce dont l’association France nature environnement Isère, partie civile dans cette affaire s’était félicitée. Suite à cet arrêt et les machines sont par conséquent devenues il y a quelques semaines « propriété de l’État », a souligné Christophe Barrel.

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Les confiscations de biens font partie des « actions patrimoniales » de la justice dont la première vocation est la lutte contre la criminalité organisée, mais qui peut intervenir « pour n’importe quelle infraction », a noté M. Barret.

Dans ce cas précis, il s’agit d’une infraction en matière d’environnement. Un thème qui fait l’objet d’une « protection particulière et d’une mobilisation judiciaire particulière » dans le ressort de la cour d’appel de Grenoble, composé de l’Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes,

Idéal quand l’hélicoptère est cloué au sol

L’attribution des motoneiges aux services de secours est d’autant plus justifiée que la zone a déploré en 2024 le chiffre « énorme de 54 décès en montagne et plus de 800 blessés », a-t-il dit, saluant leur « très grande compétence et (leur) très grand courage ». L’attribution des engins représente « une opportunité de compléter nos moyens », s’est réjoui le capitaine Frédéric Binet, commandant en second du PGHM de l’Isère. 

« Lorsque la météo ne permet pas l’usage de l’hélicoptère, c’est des opérations terrestres qui ont lieu ». Et ce type d’engin peut permettre de « tirer facilement 4 personnels en ski » avec une corde « genre tire-fesses » dans le sillon qui se forme derrière la motoneige, a-t-il expliqué. Les dix motoneiges attribuées aux secours porteront des autocollants « véhicules confisqués par la justice », a souligné le procureur général.

(Avec l’AFP)

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