448 gendarmes fouillent le « cimetière » d’Emile Louis dans l’Yonne

Photo : Ancien chauffeur de car, Emile Louis transportait ses victimes - sept jeunes filles handicapées de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) - de leur famille d'accueil à leur institut médico-pédagogique. (Illustration)

27 mai 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

448 gendarmes fouillent le « cimetière » d’Emile Louis dans l’Yonne

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Plus de 400 gendarmes ont lancé lundi de nouvelles opérations de recherche à Rouvray pour retrouver les corps des victimes du tueur en série Emile Louis, 50 ans après leur disparition. Ces fouilles, qui pourraient durer jusqu'à trois semaines, visent à localiser cinq corps encore manquants ainsi qu'une potentielle huitième victime.

Plus de 400 gendarmes mobilisés pour ratisser le « cimetière » d’Emile Louis: de nouvelles opérations de fouilles ont démarré lundi 26 mai 2025 à Rouvray dans l’Yonne pour retrouver, 50 ans après leur disparition, d’éventuelles traces des victimes du tueur en série. « La zone est dense mais pas insurmontable », relève le colonel Nicolas Nanni, le patron du groupement de la gendarmerie départementale de l’Yonne, en décrivant à l’AFP le dispositif mis en place dans une zone boisée de Rouvray, à dix kilomètres au nord-est d’Auxerre.

Lundi matin, ils n’étaient qu’une cinquantaine de militaires dans le secteur, bouclé pour cette journée consacrée aux préparatifs de balisage et repérage. Mais au total, « 448 militaires de la Gendarmerie seront engagés », pour mener des « recherches terrestres mais aussi subaquatiques », précise le colonel Nanni. Ils seront appuyés par des moyens spécialisés de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie ou d’anthropologie judiciaire. « On a besoin de moyens spéciaux pour faire en sorte d’avancer vite et bien », ajoute-t-il.

Un budget de 100.000 euros

Les opérations dureront « au moins une semaine, probablement quinze jours, peut-être trois semaines », estime le procureur d’Auxerre Hugues de Phily. Il espère en « savoir un petit plus » sur ce dossier à la fin de cette période. Les recherches sont « extrêmement lourdes et coûteuses ». La cour d’appel de Paris finance leur budget de 100.000 euros. « Nous le devons aux familles des victimes », estime le procureur.

Il s’agit de la deuxième opération de fouilles en quelques mois dans cette affaire vieille d’un demi-siècle. Une campagne réalisée en septembre a mis au jour des morceaux de vêtements. Elle n’a cependant pas permis de retrouver de nouvelles dépouilles.

Seuls deux corps ont été retrouvés

En 2004, la Justice a condamné Emile Louis à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes filles handicapées de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), disparues dans l’Yonne entre 1975 et 1979. L’ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d’accueil à leur institut médico-pédagogique, a reconnu avoir dissimulé les corps sur la commune de Rouvray. Mais seuls deux ont toutefois été retrouvés. Emile Louis est décédé en 2013 à 79 ans.

Fin 2018, un crâne a été retrouvé dans son « cimetière » et identifié comme étant celui de Marie Coussin. Cette enfant de l’assistance, disparue en 1975, ne figure pas sur la liste des victimes connues du tueur. Les recherches visent donc à la fois à retrouver les cinq corps des victimes identifiées d’Emile Louis et de cette potentielle huitième victime.

« Donner une sépulture » aux victimes d’Emile Louis

« On attend de voir ce que cela donnera », a réagi Jacques Ponce, le fils de cette dernière, auprès de l’AFP. « Je souhaite pouvoir donner une sépulture à ma mère. On a un peu le sentiment que c’est en raison de l’attention médiatique sur cette affaire qu’ils continuent les recherches ».

Le secteur choisi cette fois est différent de celui des précédentes recherches. Un périmètre « parfaitement pertinent » pour Didier Seban. Il est l’avocat de l’Association de défense des handicapées de l’Yonne, qui réunit des familles de victimes. « On est sur les rives du Serein (…) Les fouilles sont compliquées parce que les lieux ne sont pas du tout entretenus », explique-t-il.

« Amener des réponses aux familles, retrouver le corps d’une personne disparue, rien que ça a un sens », estime également de son côté Me Corinne Herrmann, qui a beaucoup travaillé sur le dossier des disparues de l’Yonne.

Par Héloïse BUSSY et Timothée PIRON (AFP)

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