Avec la mise en examen d’un homme de 56 ans pour "enlèvement, séquestration et meurtre", les gendarmes de la section de recherches de Grenoble viennent de résoudre une affaire vieille de 36 ans. L’homme est passé aux aveux et a reconnu être à l’origine de la disparition, le 22 mai 1986 à Pontcharra en Isère, de Marie-Thérèse Bonfanti, à l'époque âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Sa voiture avait été retrouvée près d'une maison délabrée, les clés toujours sur le tableau de bord, son sac sur le siège avant. Malgré des recherches poussées menées durant dix jours par la gendarmerie avec l'aide notamment d'un hélicoptère, elle était restée introuvable.
Les “cold case” ont enfin leur service dédié au sein de la Gendarmerie
L'enquête, qui avait fait l'objet d'un non-lieu en novembre 1987, avait été rouverte en 2020 notamment grâce à "la persévérance des familles" et à la "volonté" des enquêteurs, a déclaré Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble lors d'un point presse jeudi 12 mai. Le suspect qui habitait à proximité à l'époque, et avait été soupçonné puis relâché "a reconnu l'avoir tuée", pendant sa garde à vue et devant le juge d'instruction, a-t-il précisé.
Analyses criminelle et comportementale
Le procureur a loué "l'expérience précieuse" accumulée par la gendarmerie de Grenoble dans l'analyse des dossiers criminels anciens, notamment en lien avec l'affaire Nordahl Lelandais, un ancien militaire condamné pour deux meurtres en 2021 et 2022. Dans l'affaire Bonfanti, les enquêteurs ont fait appel à des "techniques contemporaines, analyse criminelle, analyse comportementale, (ce qui) a permis de cibler le suspect", a expliqué le colonel Lionel James, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Grenoble.
Un homme mis en examen en Isère dans un « cold case » de 28 ans
Eric Vaillant s'est également félicité de l'élucidation de ce "cold case", le deuxième à Grenoble en moins d'un an après celle de l'affaire Marinescu en juin 2021. Dans cette dernière affaire, un homme avait été mis en examen et incarcéré, 28 ans après les faits, pour l'assassinat de sa femme, le meurtre et viol de sa fille, retrouvées égorgées en 1993 près de Grenoble. L'avocat du prévenu, Me Eric Andrieu, conteste cependant les éléments qui ont conduit à l'incarcération de son client, selon lui "innocent".
(Avec AFP)