Dans un message récemment adressé, via leur hiérarchie, aux 130.000 gendarmes d'active et réservistes, le général de corps d'armée Alain Pidoux, chef de l'Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN), leur fait savoir que le port de l'insigne du mouvement "The Thin Blue Line" ("La mince ligne bleue") n'est pas réglementaire.
Le général Pidoux demande donc aux échelons de commandement de "relever les manquements consécutifs à la fois au port d'un insigne non réglementaire sur la tenue, mais aussi à la violation du devoir de réserve et de neutralité compte tenu que cet insigne peut être assimilé, à certains égards, à un mouvement politique". Il rappelle qu'il avait été amené à donner un avis identique, dans un message de février 2021, en sa qualité de référent déontologue.
Symbole du rôle protecteur et de la cohésion des forces de l'ordre
Porté d'abord par des policiers nord-américains, l'emblème "The Thin Blue Line" entend symboliser le rôle de protecteur des citoyens exercé par la police face aux criminels. Il est souvent accompagné de la formule "All cops are brothers" (ACAB, "Tous les policiers sont des frères") en opposition à celle des anarchistes "All cops are bastards" (ACAB, "Tous les policiers sont des bâtards"). Le port de cet insigne a ensuite été interdit par certaines forces de sécurité.
Cet insigne a été vu en France, au moins depuis deux ans, sur les uniformes de quelques policiers et gendarmes. Selon ses détracteurs, il serait lié à l'extrême droite. Le mouvement "Thin Blue Line France", qui le définit comme "avant tout un symbole de ralliement des forces de l'ordre", propose sur son site des écussons, patchs et produits portant cette ligne bleue, dont certains sont actuellement en rupture de stock. "Compagne d'un membre des forces de l'ordre", la fondatrice en 2019 de ce site a précisé à L'Essor que son chiffre d'affaires annuel était de 100 000 euros. Une partie des bénéfices sont versés sous forme de dons aux proches de policiers nationaux ou municipaux et de gendarmes décédés en service. Ainsi depuis juillet 2019, sept dons de 500 euros chacun ont été faits à sept familles.
(Article mis à jour ce jeudi en fin d'après-midi avec précisions apportées par la fondatrice de "Thin Blue Line France" à L'Essor)
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