La sécurité « considérablement » renforcée après des menaces terroristes contre les matchs de la Ligue des champions

Photo : Plusieurs unités de forces mobiles, dont des gendarmes mobiles vont venir renforcer les dispositifs de sécurisation. (Photo d'illustration: L.Picard / L'Essor)

10 avril 2024 | Société

Temps de lecture : 3 minutes

La sécurité « considérablement » renforcée après des menaces terroristes contre les matchs de la Ligue des champions

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La sécurité a été "considérablement" renforcée à Paris, mais également à Madrid et Londres, dans le cadre des matchs de quarts de finale aller de la Ligue des champions les 9 et 10 avril 2024, explicitement menacés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans une communication diffusée sur leurs canaux de propagande.

"L'EI a menacé les quarts de finale de la Ligue des champions, pas spécifiquement en France, via une de ses agences de communication qui a notamment diffusé des messages sur les réseaux sociaux", a-t-on précisé à l'AFP de source proche du dossier. Dans un de ces messages, un combattant, masqué et muni d'un fusil d'assaut, pose devant des photos des quatre stades qui vont accueillir les quarts de finale aller. "Tuez-les tous", est-il écrit.

Ces posts "incitatifs" viennent d'al-Azaim, l'organe de l'Etat islamique au Khorassan (EI-K), la branche de l'EI en Afghanistan, qui a revendiqué l'attentat de Kerman en Iran (94 morts) en janvier et est soupçonnée d'être derrière celui de Moscou (144 morts) le 22 mars, a détaillé à l'AFP une experte française de la communication en ligne des groupes jihadistes. Les messages "comptent sur l'enhardissement de la sphère EI suite au 'coup d'éclat' de l'attentat de Moscou", ajoute cette experte.

"Menace caractérisée"

À la veille du match PSG-Barcelone, ce mercredi 10 avril 2024 au Parc des Princes à Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que le préfet de police de la capitale Laurent Nuñez avait "renforcé considérablement les moyens de sécurité", évoquant une "menace caractérisée évoquée publiquement par l'Etat islamique", à 100 jours des JO de Paris et peu après l'attentat de Moscou.

Une réunion sur la sécurité du match s'est d'ailleurs tenue mardi soir place Beauvau, en présence de Gérald Darmanin, Laurent Nuñez et de hauts responsables de la Police et de la Gendarmerie. En parallèle, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) "est particulièrement à pied d'oeuvre", a ajouté M. Darmanin, s'exprimant lors d'un déplacement auparavant à la Brigade fluviale de la préfecture de police.

Dans un communiqué, l'UEFA s'est dite "informée" de menaces pesant sur les rencontres, mais a précisé que "tous les matches" auraient lieu, avec des "dispositifs de sécurité adaptés".

… mais "pas avérée"

Lors du compte rendu du Conseil des ministres, mercredi 10 avril, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a estimé qu'il n'y avait "pas de menace avérée" d'attentat sur le match de Ligue des champions entre le PSG et le Barça. .

"Il n'y a pas, et ça a été rappelé par le ministre de l'Intérieur tout à l'heure en Conseil des ministres, de menace avérée, mais notre prudence et notre responsabilité restent de chaque instant", a déclaré la ministre lors du compte rendu du Conseil des ministres.

Dispositif renforcé

Sept unités de forces mobiles (CRS et EGM) seront mobilisées pour assurer la sécurité du match, ainsi que des unités spécialisées, dont la Brigade de recherche et d'intervention de la préfecture de Police de Paris (BRI-PP), la troisième unité d'intervention nationale et la Brigade de répression de l'action violente – motorisée (Brav-M). Des moyens spéciaux comme des drones seront aussi déployés, selon un arrêté de la préfecture de police de Paris. Au total, ce dispositif renforcé devrait avoisiner le millier de policiers et de gendarmes.

Egalement visés par ces menaces, les deux premiers matchs de quarts de finale entre le Real Madrid et Manchester City (à Madrid) d'une part, et Arsenal et le Bayern Munich (à Londres) de l'autre, se sont déroulés mardi sans incident. Dans les deux capitales, déjà frappées par des attentats par le passé, les dispositifs de sécurité avaient également été renforcés.

Le niveau d'alerte attentat est actuellement de 4 sur une échelle maximale de 5 en Espagne alors que la France a relevé le dispositif Vigipirate à son niveau maximal, "urgence-attentat", le 24 mars.

La menace visant les stades "n'est pas nouvelle", a souligné Gérald Darmanin. Il y a "10 jours", l'EI a diffusé un autre message avec le "stade de Munich en fond d'écran, pour dire qu'il fallait passer à l'acte dans les lieux sportifs et singulièrement les stades". L'Allemagne organise l'Euro de football du 14 juin au 14 juillet.

"Aucune" menace sur la cérémonie d'ouverture des JO

L'attentat de Moscou a brutalement replacé la menace jihadiste au coeur des priorités sécuritaires, notamment en France, qui accueille dans près de 100 jours les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), avec une cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine, à Paris. "Frapper les Jeux olympiques en France constituerait indiscutablement un rêve devenu réalité pour l'EI et je suis sûr qu'il y a déjà des projets", affirmait fin mars à l'AFP Tore Hamming, du Centre international pour l'étude de la radicalisation (ICSR).

L'EI "est le responsable des huit derniers attentats que la France a connus", a rappelé Gérald Darmanin mardi, tout en appelant à ne pas "sombrer dans ce qu'essaye de faire la propagande terroriste, c'est-à-dire essayer de semer la peur, la terreur, partout". À ce stade, "aucune menace terroriste caractérisée" ne pèse sur la cérémonie d'ouverture des JO, rappellent régulièrement les autorités françaises.

(Rédaction de L'Essor, avec l'AFP)

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