Un ancien gendarme adjoint relaxé en appel, douze ans après la mort d’un étudiant suite à un tir de Taser

Photo : Fortement alcoolisé, Loïc Louise était décédé peu après avoir reçu une décharge de Taser. Le gendarme auteur du tir vient d'être relaxé. (photo d'archive: L'Essor)

5 novembre 2025 | Société

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Un ancien gendarme adjoint relaxé en appel, douze ans après la mort d’un étudiant suite à un tir de Taser

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Condamné en première instance pour la mort de l'étudiant Loïc Louise dans le Loiret, un ancien gendarme adjoint a été relaxé en appel, douze ans après les faits.

Il y a douze ans, Loïc Louise, un étudiant Réunionnais de 21 ans, était décédé à la Ferté-Saint-Aubin (Loiret), après avoir reçu une décharge de pistolet à impulsion électrique (PIE) lors d’une soirée arrosée qui avait dégénéré. Poursuivi pour homicide involontaire, l’ancien gendarme adjoint volontaire, auteur du tir de Taser, avait été condamné en première instance à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d’Orléans. Avec son conseil, il avait fait appel de cette décision. Le 4 novembre 2025, il a été relaxé par la Cour d’appel d’Orléans.

Les faits s’étaient déroulés dans la nuit du 2 au 3 novembre 2013. Les pompiers avaient tout d’abord été sollicités suite à une bagarre de rue après une soirée alcoolisée. Pris à partie par des invités, ils avaient demandé l’intervention des gendarmes. À leur arrivée, les militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) d’Orléans avaient découvert un attroupement. Une vingtaine de personnes se trouvaient autour du véhicule des pompiers. Loïc Louise était décrit comme « très énervé » et voulant en découdre avec les pompiers, puis avec les gendarmes. Le jeune homme avait alors reçu un premier tir de taser. Puis, il recevait une seconde décharge alors qu’il se trouvait au sol et continuait de résister à son interpellation.

Lire aussi : Un ex-gendarme adjoint condamné à deux ans de prison avec sursis après la mort d’un jeune homme d’une décharge de Taser

L’auteur du tir avait quitté la Gendarmerie peu de temps après les faits

Les gendarmes s’étaient aussitôt retrouvés aux prises avec deux cousins de Loïc Louise. Ce n’est qu’après plusieurs minutes, une fois le calme rétabli, qu’ils constataient que le jeune homme était en arrêt cardio-respiratoire. Malgré l’intervention des secours, il n’avait pu être ranimé. L’autopsie de l’étudiant avait ensuite révélé un « phénomène d’alcoolisation massive ».

En novembre 2024, le tribunal correctionnel d’Orléans avait retenu un lien de causalité entre l’utilisation prolongée du Taser (17 secondes, puis 5 secondes) et le décès du jeune homme. En le condamnant à deux ans de prison avec sursis, le tribunal était allé au-delà des réquisitions du parquet. Ce dernier n’avait en effet requis qu’un an de prison avec sursis. L’ex-militaire, qui avait quitté la Gendarmerie peu de temps après les faits, avait fait appel de sa condamnation. Lors de son procès en appel, le 22 septembre 2025, son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, avait à nouveau plaidé la relaxe. De son côté, le parquet avait maintenu ses réquisitions.

Proportionnalité et absolue nécessité reconnues pour la relaxe

Dans sa décision, la cour d’appel d’Orléans a finalement estimé que l’ancien gendarme avait utilisé son pistolet à impulsion électrique de manière « absolument nécessaire et proportionnée, dans des conditions prévues par la loi ». L’homme, aujourd’hui âgé de 37 ans, a donc été relaxé. « La conclusion de la cour d’appel est parfaitement conforme au droit et met un terme au cauchemar que vit mon client depuis les faits, sauf pourvoi en cassation des parties civiles », a réagi son avocat.

L’Essor, avec l’AFP

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