Le Journal officiel publie ce mercredi un avis de la Commission du secret de la défense nationale (CSDN), favorable à la déclassification partielle d’une série de documents du ministère des Armées relatifs à un attentat meurtrier, en 2016, dans la capitale du Burkina Faso.
Les forces spéciales françaises en soutien
Le en début de soirée, des hommes armés avaient attaqué un bar et un hôtel dans le centre de Ouagadougou, fréquentés principalement par des étrangers. L’attaque terroriste, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamiste (AQMI), avait fait une trentaine de morts burkinabés et étrangers, dont trois Français. Des forces spéciales françaises étaient alors intervenues en soutien de l’armée burkinabée pour neutraliser le commando terroriste.
Une dizaine de documents secret défense
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu va suivre l’avis de la CSDN. Il va donc déclassifier partiellement ces documents secret défense au profit des deux juges d’instruction parisiens chargés du dossier. L’information judiciaire est ainsi ouverte pour « assassinat commis en bande organisée, tentatives d’assassinats commises en bande organisée et toutes infractions en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur« .
Les documents sont au nombre d’une dizaine : notes, compte-rendus, ou encore bulletin de renseignements, datés du 16 janvier 2016 au 15 décembre 2023. L’avis de la CSDN, daté quant à lui du 29 janvier 2025, ne précise ni leur origine ni leur contenu. Il s’agit vraisemblablement de documents de l’état-major des armées et de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Plus de 400 avis rendus par la CSDN
Créée en 1998, la CSDN a rendu plus de 400 avis (favorables, partiellement favorables ou défavorables). Lorsqu’un magistrat demande à une autorité gouvernementale la levée du secret défense sur un document dans le cadre de son instruction, celle-ci se tourne vers la CSDN pour solliciter son avis. La Commission rend alors un avis dans les quinze jours, suivi de sa publication deux semaines plus tard au Journal officiel. Depuis une dizaine d’années les avis de la CSDN sont toujours suivis par les ministères concernés, Matignon ou l’Elysée.
PMG
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