L’ex-chef du RAID solde ses comptes avec le ministère de l’Intérieur

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14 juillet 2021 | Société

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L’ex-chef du RAID solde ses comptes avec le ministère de l’Intérieur

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Patron du Raid pendant quatre ans, Jean-Michel Fauvergue n’a pas du tout apprécié les conditions de son départ de l’unité d’élite de la police au mois de mars 2017.

Elu le 18 juin député de Seine-et-Marne, sous les couleurs de La République en marche (LREM), Jean-Michel Fauvergue vient de publier « Patron du RAID, face aux attentats terroristes » (Mareuil éditions, 272 pages, 19 euros).

Un livre d’entretiens avec la journaliste Caroline de Juglart dans lequel il témoigne de ses quatre ans à la tête du RAID, marqués par la terrible série d’attentats qui ont frappé la France.

Jean-Michel Fauvergue critique par ailleurs le ministère de l’Intérieur, et plus particulièrement la Direction générale de police nationale (DGPN) dans la gestion de deux épisodes de son commandement du RAID.

Le premier porte sur la parution en octobre 2016 du livre du médecin-chef de l’unité Matthieu Langlois (« Médecin du RAID, vivre en état d’urgence », éditions Albin Michel), livre publié sans l’autorisation de la DGPN.  Ce livre, écrit avec le journaliste Frédéric Ploquin, connaîtra un vrai succès (40.000 exemplaires vendus) et va être édité en livre de poche.

Jean-Michel Fauvergue, favorable à la publication du livre, aura droit courant janvier 2017 à cinq heures d’audition à l’IGPN, la « police des polices ». Quant à Matthieu Langlois, après un passage en conseil de discipline, il sera puni officiellement : il devra rester chez lui pendant un mois, sans venir au RAID.

Cette affaire, selon Jean-Michel Fauvergue, sera un « prétexte pour ceux qui souhaitent son départ » du RAID. Départ acté quelques semaines plus tard. Le 21 mars 2017, au cours d’une cérémonie à Bièvres, quartier général du Raid, Jean-Michel Fauvergue confie le commandement de l’unité à son successeur Jean-Baptiste Dulion. En présence du directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone qui ne dira pas un seul mot, contrairement à l’usage,  pour saluer son départ.

Estimant avoir été « maltraité », Jean-Michel Fauvergue assure que l’on « accepterait jamais cela dans l’armée ou la gendarmerie où le travail et les fonctions sont valorisés ». Il en veut pour preuve le départ du général Hubert Bonneau du GIGN, quelques jours plus tard, le 30 mars, cérémonie à laquelle il est convié.

Le général Bonneau, relève Jean-Michel Fauvergue, va être nommé directeur de la sécurité diplomatique au Quai d’Orsay. « Moi, je m’en vais comme chargé de projet à la DGPN ! ».

Lors de la cérémonie à Satory, le directeur de la Gendarmerie le général Richard Lizurey rend hommage à Hubert Bonneau et renouvelle ses propos lors du cocktail qui suit. Hubert Bonneau, raconte Jean-Michel Fauvergue, me « remercie en tant que chef du RAID pour les liens d’amitié et de confiance entretenus entre les deux unités ». Et l’ancien chef du RAID de conclure : « En dehors de mon équipe et de mes amis, c’est le seul message officiel que j’ai reçu !»

Jean-Michel Fauvergue ( ancien officier parachutiste appelé au 35 ème RAP) revient par ailleurs sur ses relations avec le GIGN et notamment sa très bonne entente avec le général Hubert Bonneau, patron du GIGN. Il se dit pourtant favorable à un « commandement commun » pour ces deux unités comme le Commandement des opérations spéciales (COS) qui dirige les opérations des forces spéciales des trois armées.

Cette structure de commandement, précise-t-il, devra être mise en place « au dessus des deux directions générales (DGPN et DGGN), ce qui permettrait une meilleure gestion et une meilleure utilisation des forces d’intervention sans faire disparaître qui que ce soit ».

Pierre-Marie GIRAUD

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