Le ministère de l’Intérieur a demandé à la police des polices d’enquêter sur les possibles protections fournies par un gendarme du Doubs et un policier à une de leur relation, coupable du meurtre de son ancienne compagne en 2013.
Aurelia Varlet, 32 ans, a été abattue d’un coup de fusil le 15 août 2013 à la Rivière-Drujeon (Doubs) par son ancien compagnon Didier Grosjean, 53 ans, trois semaines après leur séparation. L’assassin s’est ensuite donné la mort.
L’IPGN (police) et l’IGGN (gendarmerie) ont été chargées d’enquêter sur des “dysfonctionnements relatifs aux agissements d’un fonctionnaire de police et d’un militaire de la gendarmerie qui ont été particulièrement complaisants avec M. Grosjean”, a expliqué à l’AFP Me Randall Schwerdorffer.
Une lettre a été adressée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb à Patrick Varlet, père de la victime. Datée du 21 juillet, elle l’informe de la saisie “des plus hauts responsables de la police et de la gendarmerie“, a précisé l’avocat.
Didier Grosjean avait fait l’objet de plusieurs plaintes déposées par une autre ancienne compagne pour “violences, menaces et enlèvement”, mais toutes avaient été classées sans suites.
Un officier de police en poste à Pontarlier et un ancien gradé de la brigade de gendarmerie de Frasne dans le Doubs sont mis en cause, d’après des informations du journal Le Parisien confirmées par Me Schwerdorffer. Selon l’avocat, ils auraient fait preuve de “connivence et de complaisance” avec Didier Grosjean.
Une même passion pour la chasse
Les deux officiers partageaient avec Didier Grosjean la même passion pour la chasse et le ski nautique, souligne le Parisien.
“Nous attendons désormais une réponse des autorités administratives sous la forme d’une mise en cause de la responsabilité professionnelle de ces deux officiers de police judiciaire nommés dans l’enquête“, a indiqué Me Schwerdorffer.
Le ministère de la Justice avait accepté, en 2015, d’indemniser la famille d’Aurélia Varlet et reconnu un dysfonctionnement des services de justice et de gendarmerie dans le drame.
À l’époque, Me Schwerdorffer reprochait déjà “aux gendarmes de ne pas avoir obéi au procureur de la République de Besançon, qui avait demandé une audition de M. Grosjean et une perquisition, qui auraient permis de retrouver le fusil qui a servi à tuer Aurélia Varlet”.
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