Après la commande de dix hélicoptères H160 attendus fin 2024, la Gendarmerie continue de renouveler sa flotte avec l'annonce, mercredi 24 janvier par le ministère de l'Intérieur, de la commande de six appareils H145 pour l'Arme. Ils font partie d'un marché plus vaste de 42 hélicoptères H145, dont 36 sont destinés à la Sécurité civile.
Prévus dans la dernière Loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), ces nouveaux appareils ont vocation à "remplacer la flotte obsolète du modèle EC145", indique le ministère dans un communiqué. Leur livraison, pour la Gendarmerie, doit s'étaler entre 2025 et 2028. Airbus indique par ailleurs que le marché passé avec la DGA prévoit une option pour une commande complémentaire de 22 autres appareils au profit de la Gendarmerie nationale. C'est ainsi l'ensemble de la flotte des actuels EC145 bleus, entrés en service à partir de 2002, ainsi que des rustiques mais résistants Écureuils AS350, arrivés en service dès 1982, qui va être renouvelée.
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Des bénéficiaires déjà identifiés
Sur les six modèles destinés à la Gendarmerie, trois sont d'ores et déjà fléchés vers des unités spécifiques. L'Arme a ainsi indiqué que les premières servies par ces nouveaux H-145 seraient la section aérienne de la gendarmerie (SAG) d'Amiens, celle de Chamonix, puis celle de Cayenne (Guyane). Cette dernière –parmi les plus actives de France, notamment pour des missions liées la lutte contre l'orpaillage illégal et les trafics en forêt guyanaise– pourrait par la suite bénéficier d'un second appareil identique. Une aubaine pour ce territoire français d'Amérique du Sud où les temps de trajets à terre sont décuplés en raison de la géographie du terrain, essentiellement composée de forêts équatoriales, de fleuves et de rivières.
Les autres territoires d'outre-mer ne sont pas en reste puisque les deux derniers appareils prévus pour cette commande pourraient atterrir quant à eux à Mayotte ainsi qu'à La Réunion.
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Puissance, modernité et technologies
L'hélicoptère H145 est un appareil qui a déjà fait ses preuves puisqu'il équipe déjà la Sécurité civile qui avait fait l'acquisition de quatre H145 entre 2020 et 2022. Empreint de modernité, il est un concentré de ce qui se fait de mieux en termes de technologies avioniques. Il embarque notamment une planche de bord nouvelle génération "glass cockpit", constituée de plusieurs écrans, ainsi qu'un système de pilote automatique 4 axes permettant d'améliorer la sécurité des vols. Mais c'est surtout sous la robe de cet appareil à cinq pales que se cache son meilleur atout : un moteur bien plus puissant et à régulation numérique, autorisant l'emport de davantage de personnels et de matériel à bord, "y compris dans les environnement les plus hostiles", précise la Gendarmerie. De ce fait, les capacités d'évolutions du H145 sont optimisées, en particulier en cas de vents traversiers. Un point crucial, notamment dans les missions de secours en montagne en haute altitude ou de sauvetage en milieu maritime.
En plus de cette amélioration de la capacité de vol, l'hélicoptère disposera d'une caméra optique et thermique de très haute performance. De quoi assurer ses missions de recherches et d'observation. Une potence d'aérocordage est également prévue en plus du treuil, pour la projection d'unités d'intervention spécialisées. L'équipement d'un "système de mission embarquée" doit également permettre une meilleure communication et interopérabilité avec les forces de sécurité intérieure au profit desquelles l'appareil et son équipage seront amenés à travailler. Enfin, un kit de blindage offrira aux occupants de l'appareil une protection renforcée, notamment lors des missions de contre-terrorisme, celles liées au grand banditisme ou encore la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane, où les moyens aériens sont dorénavant régulièrement la cible de tirs…
Ce package technologique complémentaire alourdi néanmoins la facture d'un à deux millions d'euros pour les appareils de la Gendarmerie avec un coût unitaire compris entre 10 et 15 millions d'euros.