Si vous attendiez la bonne occasion pour vous engager, le moment est sans doute venu. En 2023, la Gendarmerie ouvre un peu plus grand ses portes et vise les 12.000 recrutements pour ses différents types de postes, en majorité dans ses filières opérationnelles, mais aussi dans celles administratives et techniques.
S’il ne s’agit pour l’instant que d’une prévision, dans l’attente de la publication des textes officiels, certains annoncent un chiffre qui pourrait même grimper à 13.000 postes. Prudente –et sage sans doute, puisque la Lopmi n’est pas encore adoptée– la Gendarmerie évoque dans sa dernière campagne de communication entre 10.000 et 12.000 postes.
La part belle aux adjoints volontaires et aux sous-officiers
Comme souvent, une grande partie de ces postes à pourvoir concerne des gendarmes adjoints volontaires (GAV). Une voie vivement conseillée par les recruteurs pour les candidats les plus jeunes, leur permettant d’avoir un premier aperçu de la réalité du métier de gendarme, et pourquoi pas de franchir le pas d’un engagement plus pérenne en tentant par la suite de passer de carrière en devenant sous-officier en interne.
Entre 5.000 et 6.000 GAV sont attendus en 2023. La plupart iront dans des unités de gendarmerie départementales, comme les brigades territoriales ou les unités de sécurité routière. Petite déception pour certains candidats, avec la professionnalisation des pelotons de surveillance et d’intervention (Psig), peu de chances pour les nouveaux GAV d’en intégrer un. Leurs postes sont en effet progressivement transformés en emplois de sous-officiers.
Mais l’offre de postes sera également importante pour les sous-officiers de gendarmerie (Sog), destinés à être affectés sur le terrain, dans les escadrons de gendarmerie mobiles et les unités opérationnelles de la gendarmerie départementale. L’Arme vante également la diversité de ses métiers qui, au-delà de la vision classique du gendarme, s’étendent aujourd’hui à des domaines comme la "protection de l'environnement" ou la "cybersécurité" dans lesquelles elle se développe.
Preuve de cette hausse du recrutement, l’Institution organise deux concours de sous-officiers en 2023. Cela n'était plus arrivé depuis 2018. Le premier concours, prévu en mars, ne s’adressera qu’à des candidats externes, alors que la session d’octobre 2023 prévoit l’organisation des concours pour les deux voies d’accès (interne et externe).
Lors de la session de mars, pour laquelle les inscriptions sont déjà ouvertes, 2.800 places de sous-officiers de gendarmerie seront proposées. Quant à la session d’octobre 2023, le nombre de places offertes en interne et en externe pourrait être équivalent à celui de cette année. Soit un total, pour l’année 2023, d’environ 6.700 places de sous-officiers.
Ouverture d’un concours supplémentaire pour le recrutement de sous-officiers en mars 2023
Enfin, outre le traditionnel recrutement d’officiers, d’autres catégories de postes seront également à pourvoir. À commencer par ceux des corps techniques et administratifs, où la Gendarmerie fait face à la concurrence d’autres employeurs sur des “métiers en tension”, citant par exemple des postes de mécaniciens, de gestionnaire en restauration, ou de gestionnaire de parc immobilier. L’intégralité des recrutements et concours ouverts seront disponibles en ligne, notamment sur le site de recrutement de la Gendarmerie. Certaines offres particulières peuvent aussi faire l’objet de recherches régionales. Il ne faut alors pas hésiter à contacter les centres d’information et de recrutement (CIR), chargés de les promouvoir.
12.000 recrutements, mais pas 12.000 postes !
Attention, il ne faut pas confondre nombre de recrutements et nombre de nouveaux postes. Une large partie de ces 12.000 recrutements va servir à combler les trous laissés par des gendarmes ayant quitté l’Arme, soit à l’occasion de leur départ en retraite, parce qu’ils ont accompli le nombre d’années de service nécessaires, soit par une fin de contrat (notamment pour les volontaires), ou en raison d’un départ anticipé (démission, reconversion…). D’ailleurs, sur ce dernier point, confronté à de plus en plus de départs ces dernières années, la Gendarmerie a quelque peu verrouillé les départs aidés, afin de stopper l’hémorragie. Pour les candidats, s’engager doit donc être un acte mûrement réfléchi.
Reconversion : un nouveau départ au sortir de la Gendarmerie
Une campagne de communication pour recruter des jeunes
Même si l’Arme assure qu’elle a toujours réussi à atteindre ses objectifs de recrutement, le défi s’annonce donc de taille pour les recruteurs de la Gendarmerie. Pour les aider, espérant booster son recrutement au sein de la jeunesse, son cœur de cible, la Gendarmerie a lancé fin octobre 2022 une grande campagne de communication plurimédia. Intitulée “Une même flamme nous anime”, elle s’appuie sur des mises en perspective de jeunes dans des situations de leur quotidien qui pourraient être transposables à l’un des “300 métiers” que propose la Gendarmerie.
Interviewé par le site Studyrama*, spécialisé dans l’orientation professionnelle, le colonel Hervé Beguinot, chef du Bureau du recrutement, des concours et des examens (BRCE) de la Gendarmerie, a donné quelques précisions sur les objectifs de cette campagne. “En révélant que les valeurs de la jeune génération peuvent entrer en résonance avec celles de la Gendarmerie, cette campagne doit donner envie aux jeunes d’aujourd’hui de devenir les gendarmes de demain. L’ambition est de susciter des vocations : quel que soit son cursus, chacun peut envisager de rejoindre l’Institution.” “La jeune génération est une génération engagée en quête de sens (…). Il y a indéniablement des valeurs et des engagements communs entre ces jeunes et la Gendarmerie nationale.”
Reste à voir si cette initiative, pas forcément très bien perçue d’après les premiers échos, tant en interne qu’en dehors de la Gendarmerie, portera ses fruits auprès des premiers concernés et déclenchera des vocations.
Les réactions contrastées au nouveau clip de recrutement de la Gendarmerie
*À noter qu'outre ses nombreux salons organisés dans les grandes villes de France, Studyrama va proposer sur son site le 29 novembre, un salon virtuel d'orientation dédié aux formations et métiers de la Défense et de la Sécurité. Un événement auquel participera également la Gendarmerie.