Deux policiers blessés par balles dans un commissariat parisien

Photo : Le SIG Sauer SP 2022, pistolet semi-automatique de 9 mm, arme de dotation individuelle des policiers et des gendarmes (Photo d'illustration SD/L'Essor).

10 mai 2024 | Vie des personnels

Temps de lecture : 3 minutes

Deux policiers blessés par balles dans un commissariat parisien

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Cet événement, extrêmement rare au sein d'un commissariat ou d'une brigade, a suscité une très vive émotion dans les rangs de la Police. Un homme, interpellé dans la soirée du jeudi 9 mai 2024, après avoir grièvement blessé une septuagénaire dans un appartement, avait été conduit au commissariat central du 13e arrondissement de Paris par des […]

Cet événement, extrêmement rare au sein d'un commissariat ou d'une brigade, a suscité une 
très vive émotion dans les rangs de la Police. Un homme, interpellé dans la soirée du jeudi 9 mai 2024, après avoir grièvement blessé une septuagénaire dans un appartement, avait été conduit au commissariat central du 13e arrondissement de Paris par des policiers. Là, il a réussi à se saisir du pistolet semi-automatique de 9 mm de l'un d'eux et de faire feu au moins à deux reprises sur deux policiers.

L'un des policiers, touché à l'abdomen, était "encore entre la vie et la mort" vendredi matin, selon le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Son collègue a été touché dans le dos et également grièvement blessé.

Le préfet de police a expliqué que les policiers étaient intervenus jeudi vers 22h00 pour "une agression extrêmement violente au cutter sur une femme qui a été grièvement blessée", ajoutant que "l'homme était manifestement très excité". Les policiers en tenue, appartenant au groupe de soutien des quartiers (GSQ), ont alors amené l'homme au commissariat et l'ont fait souffler dans un éthylotest dans la salle de fouille. C'est à ce moment-là qu'il s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire.

L'homme, de "type asiatique" selon une source policière, a alors ouvert le feu, blessant grièvement les deux policiers, avant d'être neutralisé par le tir de riposte d'un fonctionnaire. Atteint au thorax, il a été hospitalisé dans un état grave. Selon Laurent Nuñez, "on ne sait pas s'il connaissait la femme" qu'il a agressée, ajoutant que les policiers appelés sur place avaient dû défoncer la porte de l'appartement.

Il s'empare de l'arme de dotation d'un policier

La femme blessée à coups de cutter est âgée de 73 ans, les deux policiers de 33 ans, et le mis en cause, inconnu de la police et de la justice, de 32 ans, selon le parquet qui a précisé qu'aucun des quatre blessés n'avait pu être entendu. Le suspect encourt la prison à perpétuité.

Ni le préfet de police ni le parquet n'ont donné de détails sur la façon dont l'homme a pu s'emparer de l'arme de service de l'un des fonctionnaires avant de la retourner contre eux.
Les policiers du GSQ sont équipés, comme tous les policiers et les gendarmes, du pistolet semi-automatique Sig Sauer SP 2022, de calibre 9 mm, leur arme individuelle de dotation.

Jean-Louis Courtois, auteur du livre intitulé "Le Sig Sauer SP 2022" (Editions Crépin-Leblond), a expliqué à L'Essor le fonctionnement de cet arme et son port dans l'étui réglementaire. Le pistolet est porté dans un étui qui doit être verrouillé. Pour l'ouvrir, il faut exercer une pression sur le poussoir de déverrouillage. Une fois l'arme extraite de son étui, il suffit d'exercer une pression de quelques kilos sur la queue de détente pour tirer, car une cartouche est chambrée dans le canon, comme le veut le règlement. Pour tirer de nouveau, il suffit de presser sur la queue de détente. Selon ce spécialiste, le Sig Sauer SP 2022, est doté d'un chargeur pouvant contenir jusqu'à 15 cartouches.

Trois enquêtes ouvertes

Le parquet a ouvert trois enquêtes. Deux ont été confiées au 3e district de police judiciaire (DPJ) de Paris, l'une pour "tentative de meurtre sur la femme", l'autre pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique".  La troisième enquête a été confiée à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique", comme c'est toujours le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme. Ces enquêtes devront notamment déterminer le nombre de balles tirées par le forcené et par les policiers qui ont riposté et si l'étui de l'arme utilisée par l'homme était bien verrouillé.

Le syndicat Alliance a apporté "son total soutien" aux policiers blessés, ajoutant "qu'aucune polémique ne doit faire oublier que nos deux collègues ont failli perdre la vie après avoir sauvé celle d'une victime". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a adressé ses "pensées et son soutien" aux deux fonctionnaires. "Je pense à eux à leur famille et à leurs proches. Paris est à leurs côtés", a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo.

PMG (avec l'AFP)

En dotation au sein de la Gendarmerie et de la Police depuis 2002, le pistolet semi-automatique Sig-Sauer Pro 2022 (SP 2022), qui devait initialement rester en service jusqu’en 2022, va être prolongé.

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